Celui-ci ?

Il dit qu’il serait content de venir chez vous, il s’appelle Tabasco parce qu’il a un caractère de feu, il parle bien le français mais il met tout au féminin – Passe-moi la sel, La soleil tape bien aujourd’hui, etc. (Excusez-moi, je cherche un écureuil pour mes parents mais ils ont des goûts très précis en la matière.)

La trahison

Ce soir, on a fait la vaisselle en se racontant des potins, Meredith et moi. En rentrant chez moi, je me suis posé une nouvelle fois la question : Comment est-on censé écrire sur quelqu’un quand on en vient à un certain stade de confiance et de complicité ? Il y a forcément trahison. J’écris aussi sur la trahison. Mais ça n’enlève pas la trahison. Que suis-je censée cacher ?

Gish Prize

Ce soir, Meredith Monk a reçu le Dorothy & Lilian Gish Prize à la Brooklyn Academy of Music. Nous espérions qu’il prenne la forme d’un chèque géant comme à la télé (il est doté de 250 000 dollars) mais non, il a pris la forme de nombreux discours, certains très émouvants et d’autres ennuyeux à bâiller dans les smokings, et d’une trop brève performance de Meredith avec quelques fidèles collaborateurs. J’ai pris une photo des prises de vues qui ont eu lieu à la fin, et comme elle m’amuse, c’est celle que je choisis de poster ici.

Aujourd’hui était une journée noire pour mon entourage, j’avais du mal à ne pas pleurer dans mon verre de vin à la réception. Puis mes anges gardiens sont arrivés, ont pris des nouvelles. Ils ont décidé de me divertir. D’abord, Allison a fait croire à des gens que, dans mon roman, elle avait des moustaches. J’ai joué le jeu.* Plus tard, quelqu’un a dit, prenons des photos devant le panneau Gish Prize. Billy, le mari de Katie, a pris celle-ci. Ce moment avec eux était comme un chocolat chaud sous la neige.

(Allison a la vraie Gish classe : elle ne sourit pas.)

* J’ai découvert par la suite qu’un anglais aussi approximatif que le mien n’empêche pas d’avoir des discussions animées sur la musique de Meredith.

Coney Island

Ce matin, j’ai couru jusqu’à Coney Island. J’ai longé Utica Avenue trop longtemps, oubliant de tourner sur Kings Highway ; ce n’est pas qu’Utica soit passionnante, c’est essentiellement une succession de parkings géants avec des fanions et des tas de voitures d’occasion à vendre comme dans les films – le héros paye une ruine cash sans l’essayer, alors même que, devant l’écran, vous savez déjà qu’elle tombera en panne dix minutes plus tard. Quand j’ai croisé Flatbush Avenue, je lui ai demandé, Qu’est-ce que tu fais là, toi ? Il m’a fallu du temps pour retrouver ma direction. Et soudain, le panneau était là.

Coney Island, ce n’est pas Deauville ; ce n’est pas Brighton, bien que les premières photos ci-dessous aient été prises à Brighton Beach, à l’est de Coney Island Beach. On retrouve sur l’esplanade les mêmes constructions que partout en ville, avec les escaliers de secours.

Même le célébrissime parc d’attractions n’est pas composé d’un bloc mais divisé par des rues – Brooklyn : damiers jusqu’au bout.

Derrière les attractions, qu’y a-t-il ? Des dizaines d’hectares de logements sociaux. C’est bien plus spectaculaire que les manèges.

Et puis il y a l’Atlantique, et c’était agréable d’y plonger les mains ; l’eau ne m’a pas semblé froide, pourtant personne ne se baignait – il n’y avait, globalement, presque personne à Coney Island ce matin, et c’est comme ça que je rêvais de la découvrir.

Bushwick

J’ai décidé de traquer les ersatz de Berlin Est à Brooklyn et j’ai trouvé, vers Bushwick, deux ou trois blocs qui pourraient bien faire l’affaire.

(Voisin de ce Giant Bird, le faux dentiste de mon dernier Grand Jeu Concours en date.)

(Mon amie Claire me disait la semaine dernière qu’une enquête classait Roberta’s en deuxième position des meilleures pizzérias du monde ; où l’on suppose donc que, dedans, c’est propre.)

Choosing Companions

Aujourd’hui, chez Meredith, répétition avec Allison, Katie et Theo Bleckmann, toujours en vue du gala de jeudi – je mettrai ma plus belle robe et mes chaussures de ville, au mépris des ampoules.

Theo Bleckmann, en plus d’être un garçon charmant et drôle, est l’un des fidèles collaborateurs de Meredith dont la carrière solo a le plus de retentissement. Vous pouvez l’écouter ci-dessous dans un registre différent. Généralement, il penche plutôt vers le jazz. Son dernier disque est chez ECM, oh la la !

Theo Bleckmann : None of the above