des joies modestes

Parfois je fais pipi au bord d’un sentier perdu à l’écart de la civilisation et je me rends compte que j’ai de la compagnie. Ce n’est pas embarrassant, c’est la nature. J’aime bien cette photo, ses couleurs un peu années 70s (je ne l’ai pas fait exprès).

Et j’aime bien mes étés à mi-temps. J’aime mes matinées à vélo à la campagne, au bord d’un canal ou d’un autre, dans la forêt ; j’aime la brûlure dans les muscles et le son des pneus qui avalent les kilomètres par dizaines à mesure que le soleil se fait plus piquant. J’aime voir des oiseaux d’eau par centaines, de furtifs martins-pêcheurs, des chevreuils, des lapins, des lièvres, des faisans mécontents ; j’aime la musique et parfois aussi, à la campagne, le silence (ou ce qui s’en approche quand on a des acouphènes), j’entends par là l’absence d’un perpétuel ronronnement de moteurs, de travaux, de clameurs, où l’on entend distinctement les ailes des oiseaux, les bruissements dans les fourrés, le bourdonnement des diptères ; j’aime cuisiner, fenêtres ouvertes, en dansant sur mes musiques d’été ; j’aime lire quelques pages après le déjeuner dans la pénombre fraîche du midi, volets baissés aux trois quarts ; j’aime les projets tous passionnants qui m’occupent les après-midi, particulièrement la préparation de Los Angeles, j’aime que les idées explosent dans ma tête comme du pop-corn ; j’aime les amitiés proches et lointaines, les complicités qui naissent à travers des continents avec des musiciennes qui partagent ma lutte pour la reconnaissance des artistes finta.

C’est ce que j’ai envie de partager aujourd’hui, laissant de côté le temps d’un paragraphe la noirceur du monde que notre espèce a construit – celle que tout le monde voit, et celle que peu ont envie de voir, en cette période de barbecues, de petits êtres écrasés au bord des routes et de loi Duplomb.

Noeux-les-Mines

C’est toujours un bonheur d’arpenter un territoire en bonne compagnie. Ici avec, de gauche à droite, Mylana, Océanne, Yannis, Zak, Alice, Yaël, Mylan, Justine, Nathalie et Shannon, face à la piste de ski sur terril.

Au skate-park, dans ce que les enfants appellent le bowl, dont le bleu reflétait les nuages.

Un alignement de têtes dans la rue de Grenay.

Au sommet du petit terril mignon derrière la piscine.

Yannis, j’espère vraiment que ta mère veut voir ta tête sur Internet. Tu m’as promis qu’elle ne me poursuivrait pas en justice, tu te rappelles ?

Gym Douce 88

Je suis stupéfaite et ravie de voir Gym Douce dans The Quietus Albums of the Year So Far 2025, quelle folie…

Je m’aperçois que j’ai oublié de partager ici ma joie d’avoir vu mon titre a cappella figurer dans une seconde émission, Indoor Cats, l’émission de la musicienne Laura Shumate, sur Dublab

J’ai, depuis, échangé quelques messages avec Laura, qui est une native de Los Angeles ; elle a notamment une très bonne connaissance de la faune locale et a même reçu chez elle la visite d’un puma qui s’appelait P-22 (et qui s’était rendu coupable d’avoir mangé un koala du zoo) avant qu’il ne soit euthanasié (pour des raisons de santé, pas pour le koala) ; elle a assisté à ses funérailles. C’est assurément une guide idéale pour moi. Voici P-22 :

CQFD

Dans CQFD, Mensuel de critique et d’expérimentation sociales, ce bel article sur Colline. Merci Thelma Susbielle

LYL Radio

Voici comment la nouvelle a été annoncée ce matin sur les réseaux sociaux :

Eh oui, Basta Now est désormais aussi une émission de radio, sur LYL Radio. L’image qui illustre la page internet n’est pas celle du livre mais celle-ci :

L’émission 0 a été diffusée ce matin

Voici la tracklist :

FARIDA AMADOU – Listen To
8ULENTINA – Why This Cut, Here?
AXINE M – Rectilinear Monster
MARTINA BERTHER – Obertone
BEIßPONY – Curtains of Wax
JULIANA VENTER AND JANE ERAKER – If You Find Yourself Falling, Dive
RED BRUT – Kiddies
MAKEDA – Cloud
SIJYA – 52
SISSI RADA – Little Party
NATURA MORTA – No Wine No Life No Bread
SIXSIXSEVENFORTYSEVEN – N’importe Quoi
MOE & METTE RASMUSSEN – Tolerancia Picante (selected by Farida Amadou)
CHUQUIMAMANI-CONDORI – Eat my Cum

Vous pouvez l’écouter ici

Revue & Corrigée

Dans le nouveau numéro de Revue & Corrigée, je parle d’autodidactes, me remémore le festival Rewire (notamment les concerts de Joan La Barbara et de Matana Roberts – je n’avais pas assez de place pour évoquer ceux de Red Brut et de Merche Blasco, qui étaient formidables aussi) et, bien sûr, je m’attarde un peu sur le dernier album de Jenny Hval (Jenny qui passe à la Philharmonie de Paris dans trois jours ; je préfère ne pas penser que je vais rater ça – je l’ai vue à Bruxelles il y a un mois, je devrais déjà m’estimer heureuse…)

Do Mi Si La Do Ré

Mon expo Do Mi Si La Do Ré sera visible pendant plusieurs mois à la Cité des Électriciens (Bruay-la-Buissière). Pour la constituer, j’ai parcouru à peu près 4759 km à vélo dans 119 villes et villages et pris 2473 photos pour n’en conserver que 631. Ce n’est pas une exposition de photographe puisque je ne suis pas photographe ; il s’agit plutôt d’un inventaire d’initiatives personnelles par lesquelles mes concitoyen-nes, dans le bassin minier des Hauts-de-France, s’approprient leur habitat dit standardisé, sous quelques angles qui m’intéressent particulièrement (l’influence de l’Ouest des États-Unis sur les imaginaires, une certaine idée du faste, l’art outsider, les mascottes, l’adresse aux passant-es, la mémoire des mines, etc. et ce que j’appelle Kitsch & Lutte des classes). Le vernissage, c’est ce samedi à 11h, en ouverture d’un week-end festif. Voici un petit échantillon des planches, qui sont elles-mêmes des échantillons thématiques.

Mon petit essai sur le sujet est disponible en téléchargement ici