Californie 1

La Sierra Nevada vue du ciel

Mon premier crépuscule angeleno

un échangeur typique – rouler dessus est une expérience à part entière, particulièrement au crépuscule

Il y a plein d’hélicoptères et de zeppelins dans le ciel

Notre cabane à Altadena

Un chalet californien

Une vue de mon premier footing

Et maintenant, c’est parti pour l’exploration

Ravenna

Nous sommes arrivées à Ravenne jeudi soir après un long voyage – treize heures de train + avion en ce qui me concerne. Nous avons déposé nos affaires à l’hôtel et filé au théâtre tout proche pour assister aux excellents concerts de Silvia Tarozzi puis de Lucrecia Dalt avec son super (et très sympathique) percussionniste Alex – tout le monde est sympathique ici, particulièrement les artistes sur les photos ci-dessous, Marta, Erland, Sam, Miriam, Francesco et les autres.

J’ai toujours dit que les tote bags étaient la fin de la civilisation – des contenants fabriqués censément à des fins écologiques mais qui sont devenus des objets de collection, l’aberration suprême étant pour moi les opérations de green washing où l’on distribue aux citoyens des milliers de sacs Développement durable fabriqués en Chine – mais celui-ci, my God, c’est le tote de ma vie…

J’ai pris cette photo dans notre chambre. Nous sommes tou.te.s hébergé.e.s dans un vieil hôtel au calme inégalable, très chic : il a même une salle de gym, des vélos gratuits et une église, entre l’ascenseur et la salle du petit déjeuner. Elle n’est pas très fréquentée.

Le matin, ici comme ailleurs, je me lève tôt pour aller courir avant de réveiller mon amoureuse pour le petit déjeuner.

Ravenne n’est pas seulement la ville de Dante et de la mosaïque,

il y aussi une forêt humide, que j’espère visiter demain avant qu’on ne reparte à l’aéroport, et un canal, Canal Corsini, qui traverse une immense zone industrielle. Les mosaïques et Dante étant déjà très documentés, je propose de vous faire visiter les abords du canal. On quitte le centre de Ravenne par un pont vitré surplombant les voies de la gare.

On ne se pose pas trop de questions, au début. On se dit que ça peut arriver, des street artists assez habiles et organisé.e.s pour peindre des fresques sur des bâtiments aussi surveillés que ceux des ZI.

Ce hangar en dentelle de bois intrigue quand même un peu.

L’atmosphère est quelque peu menaçante.

On regarde la ZI qui somnole en face, très calme y compris pour un samedi, et même si la splendeur de la ville tient en partie à sa décadence, on se dit que la décadence a quelque chose d’un peu plus inquiétant appliquée à une ZI qu’à un palazzo.

On traverse le canal pour aller voir ces infrastructures de plus près ;

depuis ce pont, on peut apercevoir une partie visiblement plus animée de la ZI, avec notamment des volutes de fumée qui vont se fondre dans les nuages.

Puis on comprend :

C’est une ZI désaffectée.

(Pour une raison qui m’échappe, Mickey s’y plaît bien.)

Certaines visions sont fascinantes, post-apocalyptiques,

d’autres presque mélancoliques.

Depuis l’autre rive, je n’avais pas perçu tout cela.

Après avoir sillonné un quartier que j’appelle en mon for intérieur le Villeneuve-d’Ascq de Ravenne, j’ai gagné un grand parc où je me suis fait des potes canards, oies, poules d’eau mais aussi ragondins.

Hier soir, nous avons écouté le formidable concert de Kali Malone. Ce soir, entre 22 et 23h, je vais lire mes poèmes en anglais, en duo avec Valentina. Nous avons une heure cet après-midi pour répéter, essayer des choses, des combinaisons de batterie, de backing tracks qu’elle a préparées et de field recordings que j’ai enregistrés chez moi. J’espère qu’à l’issue de cette performance, mon nom ne sera pas rayé des tote bags.

Eupen

Ce week-end à Eupen, près de Liège, il y avait le festival Meakusma. Ma chérie a fait danser une foule très dense, dont Delphine Dora et moi au premier rang. Nous avons retrouvé des ami.e.s et assisté à de très chouettes concerts, notamment ceux de Delphine et du duo Lilly Joel, sur l’orgue de l’église. Audrey Chen et James K (qui est une femme) étaient chouettes aussi. Et puis il y avait la forêt, le barrage et le lac ; je suis très fière de mon élève Valentina (puisque, je le rappelle, je suis son coach sportif) qui a marché jusque là sans jamais se plaindre. La première photo ci-dessous est d’elle (bien plus réussie que les miennes). Donc voici le barrage, construit en 1950, très classe.

Ses poubelles colorées doivent plutôt dater des années 70.

De l’autre côté, le lac où j’espérais me baigner n’était pas très engageant, d’ailleurs aucun oiseau d’eau ne semble y vivre – tristesse… Je l’ai quand même trouvé très beau.

Les ascenseurs du barrage ressemblent à ça.

Mais nous, nous avons pris l’escalier, nous sommes passées devant une guérite,

un panneau très élégant,

et nous avons vu l’envers du décor.

Comme sur les terrils, il y a des escaliers dont on se demande quelle est la fonction au juste et, bien sûr, ce sont mes préférés. Ici, mon trésor se repose une minute sur une marche gratuite au pied de l’imposant ouvrage.

Là, nous quittons la forêt pour regagner la civilisation belge,

ses cygnes

et ses Jésus (beaucoup de Jésus) abrités sous des petits toits (certains sont juste des triangles en alu comme sur les boîtes aux lettres mais j’ai choisi de vous en montrer un plus euh, flamand).

Faune de Londres

Je ne sais pas si c’est le cas dans tous les quartiers de Londres mais dans le nôtre, les animaux sauvages vivent dans la ville, dans les espaces communs des ensembles résidentiels, dans les squares, dans les cours d’eau qui courent au pied des habitations. Voici quelques potes croisés lors de mes courses à pied à Islington et Hackney. D’abord, ce renard, le premier que j’aie réussi à prendre de près sans que le flou l’emporte.

Même chose pour cet écureuil ; il y en a des centaines ici mais il est rare qu’ils acceptent de poser.

Un canard mécontent : trop de lentilles d’eau à son goût.

Une famille de foulques macroules, les deux mamans et les quatre enfants (c’est un couple homoparental) menacée par un requin, scène hélas ordinaire à Hackney.

Cette foulque-ci est sortie quelque peu ébouriffée de sa rencontre avec une panthère de péniche.

Ici, les oiseaux ont des statuts spéciaux : il ne faut pas toucher les cygnes parce qu’ils sont la propriété de la reine (sic), en revanche les poules d’eau n’ont pas besoin de carte de stationnement pour leur voiture.

Je finis par cette photo que j’aime beaucoup – le cadrage et le grain répondent aux critères esthétiques vers lesquels je dérive quelque peu ces temps-ci et le modèle est une splendeur.

Val-de-Reuil

Vous êtes nombreux.ses à me réclamer le National Géo que je vous ai promis avant mon départ pour la Factorie. Le voici : après VdA, je vous présente VdR, autre ville nouvelle qui en diffère essentiellement par la densité. Selon le comparateur de territoires de l’Insee (qui est un super outil) :

PopulationVal-de-Reuil (27701)Villeneuve-d’Ascq (59009)
Population en 201813 11462 727
Densité de la population (nombre d’habitants au km²) en 2018512,32 284,3
Superficie en 2018, en km²25,627,5

On note une moins grande diversité de paysages urbains à VdR qu’à VdA mais un nombre important de points communs. Pour reprendre les catégories utilisées dans mon étude de VdA, on trouve à VdR :

De la campagne

Soit une ferme que vous avez entrevue ici, des lacs et des étangs, dont l’un est une réserve ornithologique, vue ,

Du style

dont voici un précipité : l’ancien théâtre, devenu la maison des associations – on y trouve encore un cinéma.

Face à la piscine, dont le toit est amovible, la police municipale fait une excroissance sur une résidence.

Comme à Pont de Bois (VdA), beaucoup de cheminements piétonniers se font en hauteur, à angle droit des dessertes automobiles.

Ce qui nous amène à la catégorie Des chemins, des passerelles (pas de tunnels ici)

De l’habitat

un peu moins varié qu’à VdA mais certains bâtiments semblent en être tirés avec une pince à sucre et posés là :

Ci-dessous, une immense résidence désaffectée en plein centre de la ville, dont voici un détail – le style m’évoque un peu le Blosnes à Rennes.

L’écoquartier tout neuf. Un jour, ce que j’ai supposé être le community manager de la municipalité y tournait un reportage tandis que je passais par là et m’a demandé s’il pouvait me filmer de dos « pour que ça fasse un peu de vie ». Le plus marquant, dans les deux villes certes mais surtout à Val-de-Reuil, c’est l’impression de ville fantôme qui ressort des rues désertes. Même autour des petits centres commerciaux, un sentiment de profonde solitude noue le ventre.

Ci-dessous, une image fait écho à une autre, prise à VdA, que j’insère à la suite en miniature, pour mémoire.

Ce parfum d’été nous amène à l’un des quelques California Dreamings que j’ai relevés au cours de mes promenades et nous permet d’aborder l’habitat pavillonnaire. Des lotissements de toutes les époques sont juxtaposés.

Ils côtoient aussi de rares vestiges (bien plus rares qu’à VdA) de l’ère agricole.

De l’art

aux couleurs primaires et aux formes régressives, dans un pur style VdA.

J’attirais l’attention d’Anna sur cet aspect de la ville, l’autre jour, alors que nous passions devant la sculpture ci-dessous ; j’ai employé l’expression art contemporain et elle a demandé si je parlais de ça. « Ce n’est pas très beau », a-t-elle ajouté prudemment, de peur que je ne sois sensible à cette forme d’art municipal, et de me froisser.

Ce qui nous a beaucoup amusé, mes autres camarades et moi, le jour de notre arrivée, c’est ce qui fait défaut à VdA : des ronds-points carrés ou en losange.

Un petit Upper rooms & kitchens s’impose enfin

Malgré ses nombreuses similitudes avec VdA, je ne pense pas que je me serais passionnée pour les villes nouvelles si je les avais découvertes à travers VdR (ni à travers Saint-Quentin-en-Yvelines, visitée cet été). Villeneuve-d’Ascq reste l’une de mes villes fétiches avec tous ses contrastes et ses passages secrets, une ville nouvelle qui n’est pas déprimante et qui recèle bien des surprises. Je poursuivrai ce comparatif de territoires très personnel à l’occasion.

Typologie des terrils dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais

Visiteurs en quête d’une documentation sérieuse, sachez que cette typologie très personnelle ne correspond en rien aux catégories usitées par les institutions qui recensent les terrils. Vous trouverez des données historiquement informées ici ou , une liste détaillée des terrils ici . Je précise pour les autres que je suis loin d’avoir fini mon exploration du bassin minier ; je complèterai ce document à mesure de mes découvertes (vous pourrez suivre les mises à jour sur la nouvelle page dans le menu ci-contre, intitulée Typologie des terrils puisque, on l’aura compris, c’est bien ce dont il s’agit).

Vous pouvez visualiser le PDF ci-dessous mais si vous le téléchargez, vous verrez beaucoup mieux les photos.

Sommaire :

  • Typologie des terrils, p.1
  • Tableau établissant les caractéristiques des différents tas explorés / ressentis par moi, p.13

Merci à ma chère Lulu, sans qui le tableau n’aurait pas si fière allure.

En bonus, le terril de Méricourt, ce matin, la tête dans la brume comme moi après un Noël en famille très festif.

Poésie batelière

Dans Je respire discrètement par le nez, je livrais un texte en forme de pochette surprise intitulé Poésie hippique et qui recensait 107 noms de chevaux de course. Le voici :

« Poésie hippique

Secretariat, Peintre Célèbre, Blushing Groom, Brigadier Gérard, Divines Proportions, Electrocutionist, Fanfreluche, Edredon, Joyau d’Amour, Nice Love, Fée Des Iles, Premier violon, Play It Again, Couleur Du Nord, Belle Allure, Under The Sun, Joyeuse D’Or, Salut Lisa, Magie D’Un Soir, Only Du Lys, Opinel Du Sceux, Odyssée De Féline, Night Du Lys, Otarie Du Rib, Orchestra Sautonne, Nuit De Mars, Oasis Charmeuse, Notre Guerrier, Modèle Du Clos, Nicotine Cébé, Noble Javanaise, Matin De Manche, Papy De La Potel, Paris Is Magic, Pocket Money, Produit Fier, Perfect Charm, Quelle Star, Quelle Fusée, Quetsche Magique, Quality Charm, Gogol, Crocolyrique, Csik To Cheek, Captain Beefheart, Quelle Fiesta, Vélodrome, Heart Of Love, Anthologie, Art Martial, Highest Dancer, Big Time, Lost Sun, Brave Pile, Antigel, Mon Ami Jean-Paul, Sunrise Spirit, Call Me Blue, Noble Emeraude, Nuit Torride, Noble Nénette, Porte Carte, Professional, Loufoque Dairie, Mon Vittel, Pin Up Honey, Princesse Vaumissel, Pin Up De L’Être, Passion Fatale, Petite Folle, Péché De Vigne, Phryne Du Dollar, Praline Du Lys, Planète Foot, Préférence, Quartz Super, My Cause, Sea Of Grass, Half Crazy, By Far, So Long, Rêve D’Empire, Testiglass, River First, Ras Tafarii, Flying Bomb, Rock And Roses, Trésor Précieux, Héritière Céleste, Momie, Double Dollar, I Love Loup, Earth Planet, Danse Du Soir, Si Sismique, Big Stormy Moon, Un Rendez-Vous, Bright Style, Âme Lune, Doctor Dance, Fil D’Or, Sport Complete, Le Bonheur, Régal Viking, Take And Run, Blonde Des Aigles, Fleur Enchantée, et j’en passe »

***

Aujourd’hui, je suis en mesure de vous offrir non pas 107 mais 197 noms de péniches que j’ai croisées sur les canaux d’ici, à savoir sur le canal d’Aire, celui de la Deûle et celui de la Scarpe.

(Ci-dessus, Jules Verne talonne Vega à la frontière d’Hénin-Beaumont et de Courrières.)

Quelques précisions :

– Je ne vais pas cesser de noter leurs noms dans mon carnet au prétexte que j’aurai posté cette liste ; elle n’est pas figée, c’est un travail au long cours.

– Aujourd’hui, je connais très bien certaines de ces péniches et les reconnais de loin ; hier, par exemple, j’ai dit « Ça alors, ce ne serait pas Ghost Sniper ? » J’étais surprise parce que je ne l’avais jamais vue à Santes auparavant. « Bisous à Beuvry ! » lui ai-je lancé. Je reconnais aussi très bien Memphis, Viking, Vega et, s’il peut m’arriver de confondre Pasadena et Savannah, c’est bien parce qu’elles s’habillent tout pareil et traînent dans les mêmes rades (essentiellement la plateforme multimodale Delta 3).

(Savannah entre Meurchin et, en face, Vendin-le-Vieil.)

– Je me suis prise de passion pour les péniches cet été ; je vous en ai d’ailleurs montré un certain nombre, notamment ici. J’ai commencé à relever leurs noms le jour où j’ai croisé Tchiki-Boum ; ce fut ce qu’il convient d’appeler un coup de foudre onomastique.

(Tchiki-Boum à Douai.)

Elle ouvre donc le texte inédit que voici :

Poésie batelière

Tchiki-Boum, Popette, Traviata, Stewball, Macumba, Kon-Tiki, Tida-Kira, Loukoum, Hudson, Pasadena, Savannah, Memphis, Portland, Kansas City, Denver, El Paso, Milwaukee, Oklahoma, Adelanto, Bethesda, Tunica, Lakota, Country, Bibifoc, Top Gun, Speed, Sméagol, Avengers, Alamo, Ravetea, Jama, Dahlia, Ghost Sniper, Radar Taupe, Furious, Tous-Nerfs, Azimut, Venera, Avary, Bayard, Dolax, Remacum, Kustrif, Zagor, Cripayo, Sosanto, Shelendo, Defey, Kerzel, Welfra, Cambio, Morena, Aldo, Doma, Jado, Anex, Pantra, Wiclo, DC Mosa 1, Ginard, Vega, Mondor, Faraday, Pouchet, Louise Michel, Masséna, Jules Verne, Surcouf, Rives de la Meuse, La Vézère, Amazone, Ardenne, Sermaizien, Tréport, Paris, Isola Doma, Isola Bella, St. Barth, Saona, Castille, Merina, Benguela, Smolensk, Smirnoff, Norway, Paraguay, Sherpa, Tabor, Kingston, Big Ben, Beverwaard, Biberach, Olako, Stoupan, Unesco, Esclave, Samaritain, Njörd, Jaël, Freyja, Apis, Osiris, Hermes, Morphée, Nemesis, Poséidon, Saturnus, Pégase, Psyché, Tantra, Deo Date, Uni Deo, Cum Deo, Dieu aboie-t-il ?, Ostara, ND du Perroy, Alizé, Athena, Blizzard, Libeccio, Corylophilda, Cougar, Espadon, Marlin, Cœur d’Océan, Oceanos, Oceanic, Nautica, Aquarius, House Boat, Workshop Boat, La Galère, Salto, Solist, Violento, Filou, Remuant, Turbulent, Surprenant, Trépidant, Chahuteur, Invincible, Diligence, Perpétuel, Imprévue, L’imprévu, Impuls, Probe, Prodest, Colporteur, Nomade, Destin, Le Temps, La Paix, Bon Espoir, Serenitas, Good Luck, Apocalypse, Armageddon, Ocarina, Carina, Ben, Kenza, Alain, Béatrice, Colas, Jessica, Gay, Priscilla, Melina, Léo, Sylvaine, Sébastien, Farida, Homer, Lydia, Marcel, Netty, Samantha, Cédric, Mélanie, Émilienne, Teddy, Gaëlle, Kendall, Lucette, Gaston, Johanna, Elizabeth, Natacha, MH, Aloha, Rudyange, Isajohn, Pa-My, Ber-Mel, Ben-Gus, Will-Teir, Jor-Ali, Ja-Dy, OK Fred et j’en passe

(Linge à Flers-en-Escrebieux.)

Notez que le dernier nom, OK Fred, ferait un super nom de cheval – comme bien d’autres, d’ailleurs.

(Tréport à l’écluse de Cuinchy.)

(Colporteur entre Annoeulin et, en face, Don.)

(Trépidant et Surprenant à Estevelles – leurs voisins sont Remuant et Chahuteur.)

(Denver à Bauvin – la photo est ratée mais je l’ai sélectionnée pour le plaisir de la légender.)

(Country entre Carvin et, en face, Harnes ; la photo est ratée mais j’aime ce nom et sa graphie – je ne suis pas en train de m’excuser, ok ? J’explique, c’est tout, rien ne dissone.)

(Marlin à Douvrin, un matin d’été très tôt.)

(Péniches à Beuvry, un matin d’été encore plus tôt tôt tôt)

Je ne poste pas mes 211 photos de péniches (à ce jour) mais seulement 11. C’est plus raisonnable et néanmoins très frustrant.

Produits dérivés

(Ce billet remplace et développe un /3 de la semaine dernière en pas moins de 17 photos + liens culturels pour votre édification.)

J’évoquais dans le billet 449 un jardin que l’on peut admirer dans une cité minière de Mazingarbe. Mes photos ne rendent pas honneur à son art brut ; pour en voir et en savoir plus sur ce jardin remarquable et sur son créateur, François Golebiowski, cliquer ici.

Mais cet habitant n’était pas le seul (au passé puisqu’il est décédé en 2013) à construire des modèles réduits de chevalements. On en trouve également un à Billy-Berclau, de plus impressionnantes proportions.

Billy Berclau est l’une des rares villes qui aient conservé un authentique chevalement et il semble être devenu un logement. Je ne sais pas quelle partie des bâtiments est habitée mais une pancarte Défense d’entrer, propriété privée en protège l’accès, flanquée d’une boîte aux lettres indiquant les noms de celle et ceux qui résident là. (Photo prise à travers la grille).

Ainsi, certaines villes ont conservé des chevalements, témoins de leur passé minier ; c’est également le cas de Bénifontaine, d’Évin-Malmaison, de Haines, de Lewarde, de Liévin, de Loos-en-Gohelle, de Marles, d’Oignies et de quelques communes entre Valenciennes et Douai. À Haisnes, l’accès au chevalement est facile, sans doute dangereux, probablement pas autorisé. Ici, sa tour vue depuis son propre corps.

Il est devenu une véritable galerie de street art et abrite notamment cette pièce imposante.

C’est l’un des quatre derniers chevalements en béton que compte le Nord-Pas-de-Calais ; j’en ai découvert un par hasard, cette semaine, à Anhiers. On le distingue ici au loin, derrière la Scarpe inférieure et ses foulques, par un petit matin brumeux.

D’autres villes ont effacé les stigmates de leur passé minier, longemps considéré comme honteux (On était la lie de la lie, me disait récemment une descendante de mineur alors que nous évoquions l’avant-Unesco) ; parmi ces villes, certaines repenties ont confié à des artistes la tâche de faire revivre la mémoire que la précédente génération avait souhaité gommer. Voici quelques chevalements décoratifs, soit d’encombrants produits dérivés – j’en découvrirai forcément d’autres au fil de mes explorations et je ne manquerai pas de vous en faire profiter.

Leforest

Oignies

Hulluch

Méricourt

le même avec lampe de mineur géante

Car on trouve également dans le bassin minier quelques monumentales lampes de mineur, déclinées sous diverses formes. Notez qu’il y avait autant de variétés de lampes qu’il y en avait de chevalements (on constate la diversité de ces derniers sur une photo de Bernd et Hilla Becher visible ici), de maisons minières, etc.

Courcelles-les-Lens

Auchy-les-Mines

Harnes (lampe sur laquelle des supporters politiques
collent des affiches, hélas)

Lallaing (notez que c’est le même modèle de lampe
qu’à Auchy-les-Mines, même si le rendu est assez différent)

Liévin

Ici, la lampe géante rend hommage aux victimes d’une catastrophe minière qui a eu lieu en décembre 1974. On devine en arrière-plan un authentique chevalement très bien préservé.

Ce n’est pas le seul chevalement d’époque qui se dresse dans cette ville où il se trouve que j’ai grandi et que mes parents habitent encore ; depuis le monument ci-dessus, il suffit de pivoter sur soi-même pour retrouver le même tandem lampe-chevalement.

Ici, lampe et chevalement sont peints, ce qui n’est pas si fréquent (le chevalement d’Évin-Malmaison est rouge mais je n’en connais pas d’autre qui ait osé la couleur – la plupart sont juste entretenus : de teinte naturelle, si on peut dire). Cet article fera probablement l’objet d’addenda au fil de mes périples cyclistes.

NPR 45 du paradis perdu

Je vous le disais hier, les terrils du marais de Fouquières ont subi un traitement signalétique radical, qui les a largement défigurés. Eux aussi ont droit à leur belvédère, qui a nécessité d’abattre un grand nombre d’arbres.

Ce que voyant, je me suis ruée sur le chemin que je préférais avec une sale intuition, qui s’est vérifiée. D’abord, le chemin en question, bordé en amont d’arbres calcinés par auto-combustion (car le site est purement volcanique), l’est désormais côté précipice par des plots en bois qui ne servent à rien, que surligner ce qu’on voit bien : un pas de plus et on tombe. Mais voici ce qui fait mon désespoir.

Cette barrière est verrouillée. Que trouvait-on de l’autre côté ? Une espèce de paradis infréquenté, sans quads ni chasseurs. Les seules personnes que j’y ai jamais vues apparaissent d’ailleurs sur deux des quelques images prises l’été dernier que voici. On suivait ce chemin sur lequel on trouvait de la roquette sauvage très odorante.

Puis on parvenait à ce paysage de garrigue

dont la végétation, vue de plus près, ressemble à ceci

puis on parvenait à la crête que je vous présentais hier, où l’on descendait à ses risques et périls

(tout le monde n’en avait pas le courage et ces trois jeunes gens nous regardaient avec un mélange d’envie et de perplexité)

mais ça valait la peine parce qu’on pouvait poser les mains sur le schiste brûlant auprès des fumerolles, pas longtemps parce que l’odeur de soufre montait vite à la tête.

On repartait par un autre chemin, qui nous plongeait cette fois dans un univers plus évocateur de la jungle que de la garrigue, avec des troncs effondrés en travers des gouffres pour les aventuriers de cinéma et des roseraies dont les plus hauts épis nous surplombaient de deux bons mètres.

Mais c’est fini, maintenant : adieu, paradis. On fait demi-tour à la barrière vue plus haut. Pour lot de consolation, la chose ci-dessous, qui ravage littéralement le paysage (vous avouerez que ça fait mal aux yeux, un véritable phare antibrouillard géant), soit une infographie très moche vous décrivant, pour changer, ce que vous avez sous les yeux.

Certaines fumerolles sont encore visibles mais en cage et la sauvagerie du site est également ruinée par ce panneau de merde. C’est ça, le monde contemporain ? On considère que vous n’aurez pas le courage de taper fumerolles sur un moteur de recherche pour savoir de quoi il retourne ? Ce n’est pas comme s’il fallait, pour trouver l’information, s’inscrire à la bibliothèque de Fouquières et emprunter un ouvrage publié en 1973 à compte d’auteur par un passionné de l’histoire minière, non, il suffit de taper dix lettres sur son téléphone. Mais on ne se donnera même plus cette peine, désormais, grâce à cette bouse qui dénature le panorama. Il ne manque plus que des tapis roulants et escalators pour ne plus avoir besoin de gravir le terril, et une machine qui lance des pop-corn si on a encore le courage d’ouvrir la bouche.

Et regardez qui voilà : des plots. Double plot, c’est plus sûr, l’un enseveli et l’autre hors sol, pour ceux que le grillage ne suffirait pas à canaliser sur le bon chemin de terre battue (notez que personne n’aurait l’idée de s’enfoncer dans la dense végétation à droite, à part un mammifère moins fragile qu’homo sapiens : était-il nécessaire de nous la jouer frontière mexicaine ?)

Mais rien n’avertit nos touristes des mœurs à respecter ici, aussi ai-je pris la liberté de compléter le dispositif par ce petit NPR, en remplacement de celui d’hier (qui à ma grande surprise, était intact – je le punaiserai ailleurs).

Quelques typographies d’Avion

que j’ai classées dans ce que je pense être l’ordre chronologique de leurs époques mais je me trompe peut-être totalement ; je vous laisse le soin de les mettre dans l’ordre qui vous paraît juste. Vous l’aurez compris, j’aime beaucoup Avion, où l’on trouve la cité des cheminots, la véloroute à destination d’Hénin-Beaumont et ses arbres fruitiers, l’un des plus beaux terrils de notre bassin minier (Pinchonvalles) et l’un des plus effrayants (dit par moi du psychopathe), le parc de la Glissoire qui a son propre terril avec observatoire design et son parc d’attractions miniature kitsch, des coins et recoins étonnants, chemins de traverse, tunnels, arrière-mondes inquiétants, une ZUP au bord des champs, des cités pavillonnaires décorées avec audace, des contrastes esthétiques et sociaux assez éclatants, de l’art post-minier plutôt surprenant (quoiqu’en la matière, aucune ville à ma connaissance ne surpasse Méricourt), des gens qui se disent bonjour avec des chiens, etc. Et des inscriptions et enseignes figées dans le temps.