JC+46

Nous avons décidé de consacrer notre week-end au jardinage, mais avant toute chose, nous n’avons pas d’autre choix que d’entreprendre des travaux de terrassement – manuels. Comme j’ai plus de muscles dans les jambes que dans les bras, j’improvise une technique pour retourner la terre, qui consiste à sautiller sur la bêche. Ensuite, il faut frapper longuement chaque bloc avec une serfouette ou une griffe (puisque ce sont les outils dont nous disposons) pour détacher la terre des racines. C’est moins fastidieux que l’extraction des adventices pièce par pièce.

(Force est de constater que les plantes qui s’en sortent le mieux dans le jardin sont celles auxquelles je n’ai pas touché.)

Il est difficile d’épargner toutes les vies qui grouillent là-dedans : diverses sortes de vers, de chenilles, de coléoptères et une multitude de minuscules fourmis jaunes (mais qu’est-ce que c’est ?) Nous faisons notre possible pour blesser le moins possibles de ces habitants de la terre. Nous comprenons que nous n’aurons pas terminé à la fin du week-end – et quand nous pensons à toutes les étapes qui suivront celle-ci, nous sommes un peu fatiguées. Notre voisine, Peggy, va plus loin : Vous n’aurez jamais fini, soupire-t-elle. Par ailleurs, nous avons des douleurs un peu partout – avec une dominante lombaire en ce qui me concerne, pour la seconde fois du confinement.

Nous partons en promenade en fin d’après-midi mais devons renoncer, en cours de route, à saluer nos lapins : nos corps ne tiendront pas en un seul morceau jusqu’à notre spot secret. En désespoir de cause, nous allons faire quelques courses. Nous croisons Peggy trois fois. Elle est au téléphone mais chaque fois nous reprenons notre échange discontinu en riant. Ils ont de bons vins, ici, me lance-t-elle alors que j’attends masquée devant les Vins Gourmands.

Un emplacement publicitaire disponible au Far West de Loison-sous-Lens.