Café Oto

C’est désormais officiel, je lirai mon premier recueil de poèmes en anglais le 13 décembre avec mon amoureuse, à l’occasion de sa résidence de trois jours au mythique Café Oto. Il y aura aussi plein d’ami.e.s. A priori, le 13 décembre, ma première collaboration avec Valentina sur supports devrait être disponible, si les délais de fabrication le permettent. 2 supports couplés à l’époque du tout-numérique, c’est enthousiasmant. J’ai très hâte de vous en dire plus et de vous parler aussi de notre autre projet, qui devrait prendre forme prochainement…

Un quartet éphémère

Je correspondais depuis peu avec Delphine Dora quand j’ai rencontré Valentina ; il était alors déjà prévu qu’elles jouent ensemble cet été (elles ne se connaissent pas encore), une coïncidence qui, à l’époque, nous a laissées perplexes. Je me réjouis de rencontrer enfin Delphine en 3-D la semaine prochaine, après six mois d’échanges sur la création et sur nos conditions d’artistes, entre autres. Je me réjouis aussi d’entendre quatre formidables musiciennes dans ce haut lieu de la musique expérimentale qu’est le Café Oto. (Cliquer sur l’image pour plus d’infos, si jamais vous êtes dans le coin le 15 août.)

Quand je rentrerai de Londres, l’été sera déjà presque fini, la rentrée proche, mon roman avec Wendy en librairie. Ce très bel été aux plaisirs variés sera passé à une vitesse incroyable – je réclame une rallonge de trois mois, avant que les salles de concert et les librairies ne nous jettent dans une nouvelle spirale de trains et d’avions (non que Valentina se soit jamais vraiment arrêtée bien longtemps, hier à Vilnius – assez incroyable pour m’envoyer des messages commentant ce qu’elle était en train de dire simultanément sur Radio Vilnius, que j’écoutais le direct en me disant que décidément, la pratique de la batterie doit favoriser le développement d’un double cerveau, au moins – et aujourd’hui à Hambourg avec Laila et quelques autres artistes, après une nuit de quatre heures). Bref, je réclame une rallonge d’été de trois mois. Oubliez la rentrée des classes, l’ouverture de la chasse, les plaquettes 2022-2023, laissez-nous tranquilles.

Broken Cuckoo Clocks

La première mixtape que Valentina et moi ayons faite ensemble (nous sommes en train de préparer la deuxième) est désormais en ligne ici. Voici la description que j’en fais : “This selection suggests the richness of female experimental creation and ranges between different genres, from drones to field recordings, from the most daring vocal variations to electronics. You will also find some unreleased songs. The atmosphere fluctuates between the strange and the comic.” Et la playlist (j’ai sélectionné 18 des titres, Valentina le reste et c’est elle qui a mixé l’ensemble puisqu’en ce qui me concerne, je ne sais pas faire ça) :

Valentina & Fanny – L’amère vérité
Nissenenmondai – #4
Mutamassik – Long Beards
CZN – On An Asset Tip
John Glacier – If Anything
Klein – Claim It!
Cucina Povera – Pölytön Nurkka
Gazelle Twin – Hobby Horse
Valentina Magaletti – Excuse Me For Being Late
Tomaga – Rêverie For Fragile Houseplants
Fátima Miranda – Disasosiego
Venus Ex Machina – Elephant
Ectoplasm Girls – This Is
Stine Janvin – Like Last Night
Ka Baird – Orion Arms
Laurie Anderson – Walk The Dog
Tanya Tagak – Sulfur
Dame Area – Dicevi
Delia Derbyshire – Love Without Sound
Karen Willems – Schijfjes van plezier
Nadine Byrne – Okay
Karen Gwyer – Night Nails
MonoLogue – The Sea From The Trees – A2
Valentina Magaletti – Bubble Pain
Bredbeddle – Keep The Salt
Helena Celle – Streaming Music for Biometrics
Pamelia Kurstin – Tonic

U.S. Team Ide

Hier matin, j’arrive à 7h à la gare de Lens et apprends que les trains ne circulent pas dans les Hauts-de-France à cause d’une panne électrique. J’ai 2h30 pour être à l’heure à Croix, la pluie mouille jusqu’à les chiens boivent debout (expression cajun) mais je fonce sur mon vélo, je ne vois pas d’autre solution. Je ne prends pas mes chemins préférés mais la route la plus droite, par Carvin et Seclin, les poids lourds roulent à 70 km/h à un mètre de moi et il ne me reste qu’à espérer qu’ils ne fassent pas d’aquaplanning et ne me dégomment pas ; je ne roule pas à ma vitesse habituelle, tranquille, de 17 km/h mais à 21, le GPS dit qu’il va me falloir 2h13 pour atteindre ma destination mais je mettrai un quart d’heure de moins. Je serai donc à l’heure mais intégralement trempée, malgré mon authentique K-Way Terraforma offert par Valentina, tant la pluie bondit et rebondit puissamment. Cette expérience me donne l’occasion de découvrir quelque chose de très inquiétant : en ville, la pluie ruisselle sur la chaussée en flaques plutôt marronnasses mais à la campagne, on dirait qu’une machine à laver géante s’est mise à fuir en phase lavage, une mousse blanche sourd des champs et mousse sur la chaussée, rendant la promenade encore plus dangereuse et révélant – si je ne m’abuse – à quoi ressemblent les pesticides que nous avalons chaque fois que nous achetons un produit qui n’est pas bio. Je n’ai pas de photo à l’appui de ce paragraphe, faute de temps pour m’arrêter.

Ce que je vais faire à Croix ? Pour citer le site Internet du Comité national olympique, « Deux années avant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, environ 300 jeunes Nordistes âgés de 8 à 12 ans feront leurs propres Jeux le mercredi 20 juillet sur (sic) le stade Henri Seigneur de Croix » (oui, sur le stade, pas en-dessous). C’est là que je passe la journée avec Sandrine Sekulak et Agnès Mantaux des éditions Page à Page, pour présenter notre livre U.S. Team Ide, illustré par la première, publié par la seconde, sur une commande du département du Nord. Je suis très contente de ce texte, une comédie pour ados sur les JO, bien que j’aie dû, pour des raisons politiques évidentes, me censurer un peu (le maire du village que j’ai inventé, Peringhem, se déplaçait en chaise à porteurs, les porteurs étant des services civiques sortis de Sciences Po ; finalement c’est un gentil maire qui se déplace à la force de ses propres jambes, brave homme).

Nous dédicaçons à tour de bras pour des collégiens assez choux, cependant qu’un Monsieur Loyal beugle dans une sono très efficace, sur fond de musiques des années 80 remixées (nous avons droit plusieurs fois à She’s a Maniac), et finit chacune de ses tirades par « Qu’on se le dise ». Je décline 19 phrases commençant par « lire est un sport » avec des rimes en -or plus ou moins tarabiscotées, Sandrine illustre chacune, en boucle.

Je dois dire qu’à la fin, nous sommes assez rincées (pour rester dans la thématique) :

Mais je m’amuse bien (la photo ci-dessus, notamment, me fait pleurer de rire) et c’est finalement une bonne journée, d’autant que nous sommes très bien reçues. Après ça, je reprends le vélo pour me rendre chez un compositeur lillois ; il y a là un super poète lillois et une chanteuse que j’avais déjà vue sur scène à l’opéra et tous les quatre nous discutons d’un projet qui nous occupera pas mal l’année prochaine et qui aura pour cadre mon cher bassin minier ; j’en reparlerai en juin prochain. Quand je prends le train, l’électricité étant revenue, mes chaussettes sont toujours trempées. Quand on a les pieds dans des chaussettes mouillées pendant 12 heures, la plante est si fripée que les plis sont comme des coupures, et de fait c’est comme marcher pieds nus sur du verre. Je ne vous le recommande pas.

des vacances efficaces

Cette semaine, Valentina et moi avons profité de nos vacances pour préparer un événement dont je parlerai bientôt – nous sommes en train de finaliser le programme – et pour imaginer ensemble un objet hybride que nous espérons pouvoir présenter au public à cette occasion, si les délais de fabrication le permettent. Je trépigne de hâte – en attendant, j’ai encore pas mal de travail. J’ai aussi l’honneur d’avoir pris quelques photos d’elle pour la presse et j’en suis d’autant plus fière qu’elles lui plaisent et qu’elle s’y reconnaît. Les deux dernières ne serviront sans doute pas beaucoup mais sont parmi mes préférées.

Hors concours

Le prix Hors Concours, c’est de l’amour. Cette semaine, j’ai reçu ce bel objet qui a quelque chose d’une revue littéraire, avec notamment des extraits de chaque livre sélectionné, ainsi qu’une carte qu’on a envie de punaiser au-dessus de son bureau. Double merci…

Pour consulter la version numérique, cliquer ici.

La vacance poétique de la Perle #1

J’ai fini ce matin le texte que je suis venue écrire dans le Morvan, plus précisément à la Perle, dans des conditions d’hébergement amusantes à savoir dans un dortoir (ça faisait trente ans que je n’avais pas fait ça), dans une ferme en travaux qui n’a pas l’électricité à tous les étages (on accède au premier par une échelle), à la lisière d’une forêt pleine de sangliers. J’y suis jusqu’à lundi matin en compagnie des poète.sse.s Anna Serra, maîtresse des lieux, Marion Renauld et Cédric Lerible, qui sont des amours. Hier, avec Marion, Cédric et un ami voisin de la Perle (Evan, 10 ans bientôt 11), nous avons marché dans la forêt pendant plus de deux heures jusqu’à un ermitage très mystérieux et de ce que les gens d’ici appellent apparemment le carré des sangliers, nous sommes passés auprès de souilles mais je suis restée digne et je me suis même éloignée un bref moment de mes camarades pour faire un pipi nature. J’ai regretté de ne voir aucun sanglier parce qu’avec eux, je n’aurais pas eu peur et je serais désormais réconciliée avec l’idée d’aller en forêt. Une autre fois… Vous pouvez découvrir le texte et les photos Ici bientôt, fruits de ma résidence, sur une page de ce blog dans le menu ci-contre ou en cliquant ici. En attendant voici, 7 photos de la promenade en forêt. L’entrée,

plus loin les dernières traces de la civilisation

avant la sauvagerie

et un ermitage bien fondu dans la végétation

nous étions quelque part au-delà de ces champs et pâtures

puis nous sommes rentré.e.s à Montigny-Saint-Barthélémy vers 20h (heure du dîner pour les animaux sauvages) par le mignon petit pont au-dessus du Serein et de ses nénuphars.

4 ans + tard

Ces deux derniers jours, Valentina répétait à Paris avec Yasmine, Leisha et Sébastien, avant leur prestation à Barcelone, cette fois au festival Sónar. Lundi soir, elle est venue dormir à Lens mais hier c’est moi qui allais la rejoindre à Paris. J’étais d’humeur moyenne : je déteste Paris mais quand il fait 35° ça devient carrément insupportable. Par chance, il faisait quasiment froid, au Moulin Rouge – c’est là que ça se passait, il y a une salle de répétition au sous-sol, qui ressemble à ça

La répétition était très belle, intense ; j’ai découvert de nombreux inédits, un peu pleuré pendant un morceau et dansé sur mon pouf le reste du temps. Je n’ai pas trouvé le bon moment, tout au long de la soirée qui a suivi, pour parler à Yasmine de sa musique, ni pour la remercier – puisque c’est avec elle que ma merveilleuse amoureuse jouait sur scène le jour de notre première rencontre, il y a quatre ans, à Cambridge. Une autre fois, sans faute. En attendant, j’ai passé de très chouettes moments avec ces artistes aussi adorables que talentueux.ses. Ici, avec la fraction féminine du groupe – Sébastien nous ayant faussé compagnie à l’heure de l’apéro.

La poésie ne veut pas de moi

En avril, je n’ai pas pu lire au lancement de la Maison de la poésie de Bordeaux pour cause de grippe et aujourd’hui, je dois renoncer au Marché de la poésie de Saint-Sulpice à cause du petit souvenir que j’ai rapporté de Barcelone – c’est le risque quand on côtoie 220 000 personnes sans masque pendant une semaine.

Cela dit, je n’avais pas l’intention de poser mon postérieur poétique derrière un stand une seule fraction de seconde, non, ce qui était prévu c’était que je retrouve mes amies NatYot, Isabelle Bonat-Luciani, Florentine Rey, Maud Thiria, que je rencontre enfin Katia Bouchoueva, avec qui j’écris depuis plusieurs mois maintenant, et de tout cela je me faisais une fête. Ce n’est pas que mes symptômes soient toujours aussi lourds (avant-hier, Valentina me disait se sentir dans mes bras comme dans un four à pizza tandis que ce matin j’ai pu courir et goûter les premières cerises du bassin minier avant le lever du soleil) mais j’aime bien mes amies, je n’ai pas envie de les contaminer (j’aime aussi beaucoup mon amoureuse mais nous partageons tout, ce n’est pas pareil). Je vais quand même finir un poème ou deux aujourd’hui, puisque je vais en avoir le temps.

L’ Évaporée

Lundi, je disais à Valentina que je ne voyais pas comment nous pourrions rentrer de Barcelone sans avoir chopé le covid. Nous sommes trois du petit groupe à l’avoir effectivement contracté + deux à forte suspicion. Ce matin, il a fallu que je me sépare d’elle ; quand j’ai quitté l’hôtel, j’avais les yeux doublement gonflés de fièvre et d’avoir dû m’arracher à ses bras – c’est la quatrième fois cette année que j’ai de la fièvre alors que je n’en avais pas eu depuis dix ans et Valentina dit que c’est sa faute :

You give me fever when you kiss me
Fever when you hold me tight
Fever in the morning
Fever all through the night

Quand je suis rentrée chez moi, j’ai à peine reconnu mon potager, on aurait dit que je l’avais laissé depuis un mois, les salades sont énormes, les tomates innombrables, les pieds de courgettes monstrueux ; et puis il y avait mon colis d’Évaporées. Ce sont de chouettes lots de consolation.