Vous avez le devoir de travailler, puis de vous calfeutrer chez vous, autrement dit de vous ranger dans un vestiaire hermétique jusqu’au lendemain, où vous aurez le devoir de travailler, quelques risques que ça vous oblige à prendre. Car on vous menace, si vous ne pédalez pas jusqu’à la mort pour relancer l’économie, de vous sucrer la sécurité sociale et même de vous laisser agoniser sur la bande d’arrêt d’urgence en cas d’accident – la menace est à l’image des mesures imposées, si arbitraire, hypocrite et inepte qu’on ne saurait par quel bout la prendre pour en contester la pertinence. Vous n’osez pas sortir de chez vous pour y pratiquer les autres activités (aussi solitaires et isolées soient-elle) qui font d’ordinaire le sel de votre vie car on (le même on totalitaire) vous menace alors de punitions dont vous n’auriez pas les moyens (on aime la menace, d’une voix doucereuse). Mais on soigne le lobby des chasseurs alors on accorde aux crevures une dérogation afin qu’ils puissent s’adonner sans entrave à leur loisir sanguinaire, sous les prétextes captieux déjà évoqués ici. Donc non, votre réclusion ne permet pas aux animaux de profiter un peu, pour une fois, des forêts, des prairies et des champs qui leur appartiennent au moins autant qu’à nous. Il existe une pétition contre cette nouvelle abjection, vous pouvez la signer ici. Merci.
Carrie et Ricah organisent une manif. J’y serai. Nous comptons sur vous.