Pas une geste

Donc le médecin a dit non, on ne va pas lire à Bordeaux avec une grippe carabinée. C’est le troisième jour et j’ai encore de la fièvre, alors il faut renoncer. Ce serait un euphémisme de dire que je suis triste et déçue mais il est vrai que, vu mes difficultés à descendre un escalier, prendre trois trains puis gesticuler (car c’est bien ce en quoi consiste ma lecture) tout en éternuant et toussant serait un défi un peu audacieux et pas très correct envers celles et ceux que je risquerais de contaminer. Alors je vais rester dans mon lit et un état semi comateux, avec Spring d’Ali Smith et mes leçons d’italien.

Un extrait de Spring dans lequel la Terre s’adresse aux humains, comme j’ai demandé aux élèves de Corbie de le faire dans nos ateliers – pure coïncidence :

« Mess up my climate, I’ll fuck with your lives. Your lives are a nothing to me. I’ll yank daffodils out of the ground in December. I’ll block up your front door in April with snow and blow down that tree so it cracks your roof open. I’ll carpet your house with the river. »

(J’adore Ali Smith.)