Heaven heaven heaven ? Hell hell hell*

Ambiance bouillante, ce soir, en répétition au Lincoln Center. Le ton est monté. Puis en rentrant chez moi, j’ai vu une scène de crime comme dans les films, Chauncey St était bouclée par des bandes jaunes et des dizaines de voitures de police arrivaient de toutes parts, et les pompiers, et les ambulances.** J’ai failli prendre une photo à cause d’Arcade Fire, the police disco lights, mais ça n’aurait pas été décent, des gens couraient partout et j’avais soif.

* Extrait de Three heavens and hells, pièce de Meredith Monk qui est devenue mon ear worm à force de répétitions. Eh oui, c’est l’une des rares pièces de Meredith avec des mots – le reste des paroles, dans cette pièce, c’est plutôt k kih k kih kih kih… et boy ya ba boy ya ba.
** Je comprends mieux pourquoi je vois dans la plupart des commerces une affichette sur laquelle une petite fille aux grands yeux dit « Don’t shoot, I want to grow up ».

Inquiétant

Je sais bien que ce sera bientôt Halloween mais je n’aimerais pas trop croiser le gars qui a eu l’idée de cette euh, décoration. Si j’étais de la police, avec mon coéquipier, on parlerait dans nos talkie-walkie accrochés au tableau de bord, enfin, vous voyez, les trucs qui font krr-krr, on appellerait des renforts et on irait voir ce qui se passe là-dedans en se couvrant mutuellement avec nos pistolets quand on passerait les portes. Cette maison mise à part, c’est très beau, l’automne à New York mais je ne peux plus voir une citrouille.

Unhappy feet

J’ai croisé quelqu’un que j’aime beaucoup à Columbus Circle et j’ai détourné la tête parce que je me disais, si quiconque me demande How are you ? je pleure, et que ma mission ici consiste à être aussi discrète que possible – je m’en tire remarquablement bien : c’est tout juste si j’existe encore. Merde, c’est quelqu’un que je ne reverrai peut-être jamais ! Abrutie, me suis-je dit (moins poliment). Ce soir, j’ai quitté la répétition sans saluer personne, comme si je devais aller très vite aux cabinets.

Aussi ai-je décidé de déroger à ma règle ici, et d’écouter de la musique au casque, du métro à chez moi : la musique de la ville n’était pas pour moi aujourd’hui. J’ai choisi Captain Beefheart et j’avais envie de danser dans la rue pour me prouver à moi-même que j’ai encore des ressources et des pieds potentiellement joyeux et de la vie cachée derrière le silence.

Captain Beefheart : Tropical Hot Dog Night

Bestiaire de Brookyln (2)

Comme vous et moi, Brooklyn aime les animaux, pas seulement les animaux communs dans les villes, tels que lions, aigles, cygnes ou écureuils. Comme le prolétaire de la métropole lilloise, le Brooklynien aime les chevaux ; comme le bobo de la métropole lilloise, le Brooklynien aime les flamands roses ; mais le chameau, ça, ça vous scotche, hein ?