Terrils tout pleins de clarté

Merci infiniment à Lucien Suel pour cette belle chronique publiée sur son blog Silo, dont voici un aperçu.

Je le remercie aussi de m’avoir offert son très beau livre avec le photographe Patrick Devresse, Les terrils, ombre et clarté, et de m’avoir envoyé son poème Tout partout. Un court extrait que j’aime tout particulièrement – mais qui prend toute sa force en contexte, évidemment (je n’aime pas trop les citations – j’y reviendrai bientôt) :

« tout autour de l’autocar c’est la vie
tout partout autour ici et maintenant
ailleurs et toujours c’est tout plein
de tout tout le temps et tout partout »

Les échos entre Terrils, ombre et clarté et Terrils tout partout sont confondants – il y est question des trous qui amènent des tas mais aussi de « sportifs écologistes bruyants » et fluorescents, d’aménagements de type parcs d’attraction et même d’accents circonflexes. Je me prends à rêver d’une lecture croisée, ici ou là. Si vous organisez ce genre de choses, parlons-en…

Chère Madame la factrice,

Voici un mois aujourd’hui que je vous ai envoyé une lettre de douze pages et je m’étonne de n’avoir reçu aucune forme de réponse. Comme je n’ai pas eu l’occasion de vous croiser depuis le 4 novembre, j’ignore si vous êtes toujours disposée à me dire bonjour ou si vous préfèrerez désormais détourner la tête à mon approche. Peut-être avez-vous trouvé déplacé qu’une inconnue vous adresse des réflexions mélancoliques sur le devenir de la civilisation et insinue en prime que vous pourriez accepter une Suze offerte par un habitant de votre secteur ; je le comprendrais.

Au cas où vous viendriez de temps en temps jeter un oeil ici pour voir ce que c’est que ce drôle d’oiseau qui vous a écrit, voici quelques éclaircissements. Cette lettre est ce que j’appelle une leçon de ténèbres (en référence au genre musical liturgique du XVIIᵉ siècle), la deuxième du recueil 13 leçons de ténèbres que je destine à un éditeur de poésie dont je préfère taire le nom tant qu’il ne m’a dit ni oui ni non. Si elle avait été la première du recueil, cette lettre aurait compté treize pages ; la troisième, onze pages, etc. Vous voici édifiée quant à la finalité de cette Lettre à une factrice (puisque tel est son titre) ; le reste, vous l’avez lu (du moins je le suppose – nous savons, sans vouloir vous offenser, que l’acheminement postal n’est pas pas à l’abri de certains aléas).

Par ailleurs, cette lettre pourrait bien devenir la première pierre d’une tradition (au même titre que la leçon de ténèbres et une tradition musicale), tradition que je pourrais initier en suggérant à tou(te)s mes ami(e)s auteurs et autrices de vous écrire à leur tour une lettre et d’inviter leurs propres ami(e)s littéraires à en faire autant. La révélation m’en est venue il y a deux ou trois semaines, quand je me suis rappelé un disque d’Elvis Costello avec le Brodsky Quartet, The Juliet Letters, un album qui fêtera bientôt ses trente ans qui aurait été inspiré par un professeur de Vérone spécialisé dans l’oeuvre de Shakespeare et réputé répondre aux lettres adressées d’un peu partout dans le monde à Juliette Capulet. J’ai failli tomber en courant, le jour de la révélation, tant m’a réjouie l’idée que vous receviez des dizaines de lettres d’écrivain(e)s, adressées à Madame la factrice, rue du Cher 62… etc. Je vous si imaginée dans un reportage de France 3 Région, désignant des piles de lettres sur une table de salle à manger : « Regardez, diriez-vous avec une légère fêlure dans la voix. J’en ai compté 173. Ça ne peut plus durer. »

J’espère que vous avez apprécié les beaux timbres.

Résidence croisée

C’est désormais officiel, je suis l’autrice des Hauts-de-France choisie par l’association Normandie Livre & Lecture dans le cadre d’une résidence croisée co-organisée avec l’AR2L (Agence régionale du Livre et de la Lecture) qui, pour sa part, reçoit l’autrice et journaliste Emmanuelle Polle. Ma résidence s’étalera de février à mai au Centre départemental de Création et d’Histoire des Fours à Chaux, à Regnéville-sur-Mer. Mon programme est en cours de construction mais je peux déjà vous dire que les échanges avec mes interlocutrices normandes sont assez exaltants. C’est un bonheur de travailler avec des personnes si réactives, inventives et enthousiastes. Il semble même que je vais être amenée à rencontrer l’une de mes héroïnes sonores, du moins ce projet est-il en train de se tricoter. Je vais aussi rencontrer d’autres résident(e)s, parmi lesquels l’artiste Marianne Dupain, dont le travail et l’humour me plaisent beaucoup.

Courir ne devrait pas être un problème pendant cette résidence : ça se passe ici.

Je précise que tout ceci n’a aucun lien avec ma résidence à la Factorie, Maison de poésie de Normandie, à Val-de-Reuil, du 10 au 21 janvier. C’est juste une coïncidence : mon année 2022 sera très normande. Je m’en réjouis.

ISTC

« Les éditions Cours toujours et l’ISTC sont heureuses de vous inviter mardi 14 décembre 2021, à 19 h, à une soirée littéraire autour du livre Terrils tout partout, de Fanny Chiarello » (c’est moi). Ce qui va se passer, c’est que je vais lire un extrait du livre, ensuite Dominique Brisson et moi allons dicuter un peu, puis nous allons toutes et tous boire un verre et sans doute manger des cacahuètes mais je manque de détails concernant cet aspect de la soirée. L’invitation dit qu’il faut s’inscrire ici avant le 10 décembre pour participer, ce qui m’ennuie autant que vous car je partage votre indocilité fondamentale mais rappelez-vous : des cacahuètes (peut-être même des Tuc, qui sait ?) Et puis l’ISTC se situe dans l’un de ces bâtiment de la catho qui ressemblent aux grandes facs américaines ou anglaises, genre Princeton, gothiques avec parc, et elle « sensibilise ses étudiants  aux enjeux du monde contemporain en renforçant le socle de culture générale qui permet de bien les comprendre, d’accueillir la diversité comme une opportunité, de cultiver la créativité et le développement d’une pensée fine et responsable », ça s’encourage. C’est 81-83 boulevard Vauban à Lille. Venez.

Le Choucas des Tours

Vous m’avez ratée à Valenciennes et à Lille ? Qu’à cela ne tienne, venez à Mont-Saint-Éloi.

La présentation de la libraire : « Fanny Chiarello vient de sortir un petit ouvrage assez insolite sur le bassin minier, son rapport à notre région qui est aussi sa région natale, sa région de cœur. Insolite car à la fois récit, roman, réflexions écologiques et historiques sur la mine, les terrils, les corons… ce petit ovni nous renvoie forcément à une part de nous ou de notre enfance. Auteure chez l’Olivier et à l’école des loisirs pour la jeunesse, Fanny est pleine de surprises et vous attend pour discuter puis dédicacer les ouvrages (déjà en vente au choucas des tours). »

Le café associatif du Choucas est situé juste en face des tours de l’abbaye de Mont Saint Eloi. Pour en savoir plus sur ce lieu étonnant : clic.

Ci-dessous, des articles sur Terrils tout partout, parus récemment dans La Voix du Nord (merci à Catherine Painset)

et dans le Courrier picard

Si vous ne pouvez pas venir à Mont-Saint-Éloi, nous vous proposerons une séance de rattrapage à Lille le 14 décembre – plus d’infos très bientôt.

Stonewall primé

Le recueil collectif Stonewall, auquel j’ai participé (sur l’invitation de Quentin Westrich, que je remercie encore), a obtenu le Prix du Roman Gay 2021 – oui, un recueil qui reçoit un prix du roman, c’est très non-binire : parfait.

On y trouve des textes d’Isabelle Adjani, Jonas Ben Ahmed, Ali (Lgbt World Beside), Franck Balandier, Christophe Beaugrand, Edu Barreto, Andréas Becker, Delphine Bertholon, Philippe Besson, Jean-Denis Bonan, Rémy Bonny, Nina Bouraoui, Laurence Cambin, Arnaud Cathrine, Norman Casiano, J.D. Casto, Julien Cendres, Fanny Chiarello, Benoît Conort, Stéphane Corbin, Catherine Corsini, Sébastien Doubinsky, Muriel Douru, Michèle Finck, André Fischer, Joffrey Gabriel, Patxi Garat, Grégory Huck, Alexandre Jollien, Brigitte Kernel, Chris Kelso, Marc Kiska, Jean-Claude Lardinois, Tara Lennart, Gilles Leroy, Annie Lulu, Jul’ Maroh, Guillaume Mélanie, Rose-Marie Naime, Samira Negrouche, Thiffany Odara, Marc Alexandre Oho Bambe, Florence Pazzottu, Olivier Poupet, Thomas Pourchayre, Nathalie Quintane, Léonor de Récondo, Sylvia Roux, Valérie Rouzeau, James Sacré, Galia Salimo, Éric Sarner, Leïla Slimani, Suzane, Benoit Berthe Siward, Marina de Van, Martha Shelley, Abdellah Taïa, Yu Zhou, etc.

Recueil paru aux toutes jeunes éditions Abstractions. « Ce livre a pour but de reverser des fonds à Urgence Homophobie, qui lutte depuis 2017 contre toutes formes de LGBTQIphobies, quelles qu’elles soient et où qu’elles se produisent. »

FiniMidiMinuit

Je suis infiniment reconnaissante à la Maison de la Poésie de Nantes et à sa directrice Magali Brazil de m’avoir programmée dans ce formidable festival. Heureuse aussi d’avoir pu échanger avec Violaine Schwartz, Carla Demierre, Aude Rabillon, Eric Pessan, Patrice Luchet, Sophie G Lucas, Nadège Prugnard et quelques autres. D’avoir assisté à des lectures stimulantes. D’avoir pu lire devant un public si fourni, réceptif et ouvert. D’avoir engagé avec l’une des personnes citées ci-dessus quelque chose comme une collaboration, disons un dialogue.

Quelques photos d’Alice Grégoire pour le festival MidiMinuitPoésie :

Ici, je participe à une table ronde avec Nii Ayikwei Parkes et Bertrand Belin, en direct sur Jet FM,

rencontre animée par Eric Pessan.

Et là, je suis en pleine lecture de La Geste permanente de Gentil-Coeur.

Boys don’t cry

Comme annoncé dans Actualitté,

« Initiales et L’école des loisirs proposent 20 romans pour “dégommer les clichés”

Le réseau des libraires indépendants Initiales (55 librairies en France et Belgique) s’est associé à la maison d’édition L’école des loisirs pour concevoir un livret, intitulé Boys don’t cry. Ce dernier propose une sélection de 20 romans, piochés dans le catalogue de l’éditeur, pour « dégommer les clichés ».

J’ai le bonheur d’y trouver mon bon vieux Holden en excellente compagnie (cliquer sur l’image pour l’agrandir)

C’est l’occasion d’écouter All Of My Crying des fantastiques Shannon & The Clams, où Cody Blanchard chante

I did all of my cryin’
When I was a baby boy

(…)
Little shoes I was tying
When I heard a man’s voice
Tears on thе sidewalk
He said, « keep it inside »

Prix Heather-Dohollau

C’est officiel, ma geste figure dans la première sélection du prix Heather-Dohollau, youpi ! Il faudra attendre mars pour connaître les trois titres retenus pour le sprint final – qui sait si Mon Biclou ira jusque là ? Car

sur le plan technique ne nous voilons pas
la face le vélo n’est pas en forme outre
que j’en avais depuis longtemps l’intuition
et ne l’appelais déjà plus Mon Bolide
que par affection un réparateur m’en
a récemment alarmée après qu’il a
remplacé le câble de frein qui venait
de rompre me cinglant le dos de la main
ce vélo m’a-t-il dit est bien mal en point
et je vois bien dans les wagons adaptés
autour de lui tous ces véhicules de
compétition pendus par la roue avant
avec des noms éclatants comme ceux des
paquebots et un cadre en aluminium
brossé que l’on soulève avec l’index et
tous accessoires utiles de la lampe
à la pharmacie avec port USB
tandis que le mien est si rafistolé
qu’il est dépareillé tout seul et aussi
couine grince frotte et dans les montées sans
pour autant dérailler souvent il émet
une inquiétante détonation telle est
sa maladie orpheline et si aujourd’
hui je ne panique plus chaque fois que
la chaîne claque et que mon pied plonge dans
le vide en pendule la surprise reste
saisissante je laisse rouler un temps
et reprends sereinement ce qui n’est pas
sans m’évoquer encore la Louisiane
et son bon temps roulé let the good times roll
dit-on ailleurs mais les Cajuns disent eux
bon temps sinon bon ton roulet ainsi que
vins back et aussi lâche pas la patate
et disent mieux serait de la gourmandise

(à suivre…)

Terrils tout partout

Le 11 octobre paraîtra mon nouveau roman, Terrils tout partout, aux éditions Cours Toujours. Je remercie Georges Guillain pour le très bel article qu’il lui a consacré le 11 septembre, avec un mois d’avance ; vous pouvez lire l’article ici – en voici le tout début :

Et dans un mois tout pile, à savoir le jeudi 21 octobre, je présenterai Terrils tout partout au Bateau Livre, à Lille, à 18h. En attendant, vous pouvez découvrir des extraits du texte et des bonus sur la page qui rejoint aujourd’hui la barre de menu.