Dans Des faux NPR, je me disais inspirée par le panneau « Attention platelage glissant » ; hier, je n’ai pu m’empêcher de lui ajouter quelques précisions utiles pour la sécurité de tou(te)s. Je me suis efforcée à la précision pour que cette affichette soit le plus efficace possible.
Vous pouvez vérifier sur la vue ci-dessous que je ne suis pas alarmiste et que certaines lames du platelage se soulèvent.
Ce NPR 78 est assurément le plus proche à ce jour de la signalétique pure.
On sait qu’il ne faut pas donner de pain aux canards (& autres oiseaux) parce que la mie gonfle dans leur ventre et leur donne une sensation de satiété sans leur apporter les nutriments dont ils ont besoin mais on sait moins que Dinah n’aime pas la Danette. C’est comme ça : chacun ses goûts.
On a employé sa vie à trouver le paradis, on l’a connu, on en veut pour toujours mais soudain une signalétique alarmiste vient s’interposer entre le bonheur et nous. Trois mois passent dans le réduit infect de la résignation, dont un panneau d’interdiction est le seul horizon. Mais on finit par se ressaisir et se dire, ce n’est qu’un stupide panneau, il ne sait pas à quelle félicité son point d’exclamation voudrait nous empêcher d’accéder. Alors on le flanque par terre, on franchit le seuil interdit et on retrouve le monde merveilleux auquel on n’a fait qu’aspirer chaque seconde au long de ces trois mois, chaque seconde ressentie comme une éternité mais ce n’était pas l’enfer, seulement le purgatoire, qui a une fin. Merci
Aujourd’hui, honneur aux commerçants d’Avion – qui sont docteurs ès onomastique, avec par exemple les enseignes Envie de fauteuils et Envie d’optique car Avion est assurément la ville de toutes les envies, mais aussi avec Rabotifs – qui n’est pas le jeu de mots avec tif ou hair le plus courant, vous l’admettrez. Désolée pour la qualité plus qu’épouvantable de ces NPR, qu’il m’a fallu scotcher dans le vent et la pluie. Ce qui est bon pour les jardins (surtout équipés de barrières maison stop-limaces très efficaces) ne l’est pas forcément pour les processus réversibles, c’est ainsi.
Aujourd’hui, des usagers, des usagés & des us âgés improvisés pendant ma course à pied.
NPR 74 des usagers
Après avoir pris soin de la santé de mes concitoyens à Noyelles-sous-Lens, je me suis rendue sur mon site fétiche du moment, où j’ai dansé avec les lapins
puis me suis autorisé un appel au civisme par le biais de ce
Voici une photo du parc Guimier à Sallaumines, celui que j’évoque dans Le sel de tes yeux et dans La geste permanente de Gentil-Coeur. Il ressemblait encore à ça ce matin.
Mais quand je suis passée par là cet après-midi, tous les arbres à droite sur l’image ci-dessus avaient été abattus. Des arbres sains, vigoureux, apparemment vieux, si on se fie à leur hauteur. Pourquoi ? J’ai envoyé un message à la mairie pour le demander, et pour demander si un tel massacre est légal à notre époque où même le dernier crétin dans un bureau sait qu’il y a urgence à épargner la nature. Ça me rend malade.
Et regardez ça, ils ont fait très vite, comme si ça allait passer inaperçu : sitôt abattu, sitôt débité. Il faudrait porter plainte contre ce genre d’agissements, mais ça ne ramènerait pas ces magnifiques arbres à la vie.
L’idée de ce NPR m’est venue avant-hier soir : je venais d’apprendre que je passerais le week-end au paradis et je me demandais quelle musique écouter. Tout en moi faisait des claquettes mais quand j’ai passé en revue les derniers albums que j’ai découverts, j’ai sautillé des fesses sur ma chaise en voyant la joyeuse pochette de cet album du duo LEYA – soit Marilu Donovan à la harpe et au chant et Adam Markiewicz au violon. J’avais trouvé le disque très beau à la première écoute mais sans pouvoir aller jusqu’au bout parce que j’avais l’impression que j’allais mourir de tristesse. Et c’était il y a quelques jours à peine – what a difference a day makes! Aujourd’hui, je peux apprécier pleinement cette musique pas si flingante, en définitive, et la pochette pourrait être de Nan Goldin, j’adore.
J’avais une idée de phrase pour le NPR, il me restait à trouver le lieu adéquat où l’accrocher. J’ai pensé à une fresque de Sallaumines, ce qui donnerait ceci – tiens oui, commençons à l’envers avec le
NPR 73A des disques tristes
Mais hier, avant d’avoir pu me rendre à Sallaumines, j’ai pédalé jusqu’à Carvin pour y recevoir ma première injection dite chronodose, chantant en chemin des chansons pas du tout tristes puisque personne ne pouvait m’entendre dans le vent furieux le masque et les champs comme ça
et une fois parvenue au centre de vaccination, à peine ai-je attaché Mon Bolide à un poteau que j’ai découvert ceci
et j’y ai punaisé ce NPR avec anacoluthe
Notez que les supports de ces 73A et 73 présentent deux formes très différentes d’art municipal, ce qui vaut à ce billet d’être également référencé dans la rubrique Kitsch & Lutte des Classes (le décor du 73 n’a rien à envier au petit c de L’art : collectivités du Nord).
La semaine dernière, j’entends des scientifiques alarmés par l’accélération vertigineuse de la fonte des glaces et je pleure ; je slalome entre des gens qui marchent en regardant un téléphone et je pleure. La civilisation décline, entraînant avec elle tout ce que cette planète incroyable compte de splendeurs – pensez à l’addition de circonstances fragiles, d’accidents et de hasards qu’il a fallu pour qu’existe la mésange charbonnière, par exemple, parmi les innombrables petits miracles que sont nos singularités. Je pleure pour ce monde et pour toutes les espèces qui n’ont rien demandé, certes, mais je pleure aussi de ne plus avoir une main dans la mienne pour avancer dans ce monde inquiétant et y générer de la lumière.