JC+45

Au réveil, je cherche un mot. Le mot par lequel ma grand-mère Lucette désignait la brioche qu’elle achetait chez Maillet, le boulanger de son village Vendin-les-Béthune. Alors que je respire les cheveux de mon amour et que j’ai cessé de chercher, le mot me revient spontanément : pain-gâteau. Je suis pétrifiée à l’idée que j’aurais pu l’oublier – à l’idée que je pourrais perdre la mémoire de ce qui a fait la saveur particulière de ma vie.

Pour l’instant, ça va.

C’est le 1er mai alors voici une photo de mon muguet – inutile de le couper pour jouir de son parfum et de ses belles petites clochettes.

La fête du travail est aussi l’occasion de signaler l’existence, dans le bassin minier, de parcs d’activités – de grande(s) activité(s), même – dont l’un côtoie notre spot de lapins secret ; un autre, encore plus près de chez moi, est le bien nommé Parc d’Activités Les Oiseaux.

Le 1er mai, c’est aussi le salon du livre d’Arras, qui cette année a lieu sur un site Internet intitulé Le monde d’après. J’y ai participé, comme presque tous les ans, cette fois sous forme d’un texte qui livre ma vision lumineuse du monde d’après. Je me réjouis que la comédienne Lyly Chartiez en ait fait une super lecture, que l’on peut entendre ici.

Dans le monde d’après, je pourrai de nouveau courir ici comme dans le monde d’avant. C’est déjà pas mal.

Le 1er mai, c’est aussi le jour où je lance deux nouvelles rubriques, pour me faire pardonner d’avoir abandonné successivement toutes les autres, et je sais que Le gant du jour vous manque tout particulièrement. Ces nouvelles rubriques seront officieuses, c’est-à-dire qu’elles ne seront si systématiques ni annoncées en gras. Elles seront consacrées respectivement aux emplacements publicitaires disponibles et au Far West du bassin minier. C’est parti.

Emplacement publicitaire disponible

et Far West. Voilà, comme on dit.

Le 1er mai, nous travaillons activement la terre, mon amour et moi, faisant avec nos muscles le travail d’outils aux noms barbares tels que scarificateur ou aérateur-carotteur, dont nous ne disposons pas. Nous avons quatre outils dont deux ont perdu leur manche. Nous voulons notre prairie mellifère, nous allons tout donner. Le soir, nous avons tout juste la force de prendre l’apéritif en écoutant du jazz et en regardant ma rencontre avec Amandine Dhée à la librairie la Forge en direct sur la chaîne Youtube de ma filleule (je suis marraine de La Forge, mais pas de ma nièce – qui, quant à elle, a une chaîne Youtube consacrée à son cochon d’Inde Noisette). Merci à Gwenaelle Bel pour cette initiative.

JC+44

Alors que ma première consultation médicale par vidéo vient de s’achever, avant que je ne m’aperçoive que l’ordonnance ne dit pas la même chose que le médecin pixelisé la minute précédente (je n’aime pas le vingt-et-unième siècle), je surprends un chat en pleine tentative de meurtre et descends l’escalier en courant. L’assassin relâche la tourterelle, qui s’envole dans une nuée de plumes, et je poursuis le chat jusqu’au fond du jardin en criant, Ne remets pas les pattes ici, saleté ! Un peu plus tard, je le vois discuter paisiblement sur le mur du jardin avec le chat pelé qui voudrait que je l’adopte et je lève le poing. Mon amour menace de lui envoyer une racine de pissenlit et il s’enfuit.

En 2004, j’ai sauvé un bébé tourterelle des griffes de mon chat bien-aimé Joe ; pendant un mois, chaque jour, j’ai couru avec Léopold posé sur le dos de ma main pour l’aider à s’envoler (c’est ce qu’on m’avait conseillé – et aussi de le lâcher depuis le haut du mur, ce que j’ai fait, avec pour conséquence qu’il est tombé par terre le bec le premier), jusqu’au jour où il a réussi. Un merle que j’ai brièvement appelé Albert n’a pas eu autant de chance. Ci-dessous, une photo de Léopold et moi. J’avais trente ans.

Ce soir, mon amour et moi marchons dans les rafales de pluie glacée puis au soleil puis sous les cathédrales de nuages noirs jusqu’à notre terril secret, où peu de nos congénères ont dû se promener aujourd’hui, de sorte que nous voyons vingt-trois lapins, malgré la luxuriance de la végétation. Nous exultons.

Pour la première fois, nous passons auprès du pont rouillé de la rue Edison sans qu’un soleil écrasant m’empêche de le prendre en photo, alors le voici.

Aujourd’hui, la circulation automobile me semble insupportable et j’ose à peine imaginer combien je serrerai les dents quand elle aura repris son rythme habituel. Nous apercevons un groupe de six ados qui traînent la patte en capuche comme au bon vieux temps ; un car de police passe à côté d’eux sans sourciller. Avons-nous raté quelque chose ?

Autour de moi, nombreux sont ceux que la perspective du déconfinement ne réjouit pas.

JC+43

Aujourd’hui, mes jambes sont boursouflées par les morsures d’araignées. Je prends mon texte en cours et je le plie et je le casse pour voir si ça produit de la lumière. Il ne pleut pas au moment où je cours, on pourrait prendre ça pour une grâce accordée par le ciel mais j’aime courir sous la pluie, à la belle saison, et aujourd’hui je m’agace d’avoir trop chaud. Danny court avec moi, nous sommes des animaux d’habitudes. J’ai l’impression que nous nous connaissons bien, maintenant, et j’oublie presque que cet ami est un âne. J’écoute Jarboe blues, Jarboe metal, Jarboe  expérimentale (Jarboe a grandi à la Nouvelle-Orléans, ses deux parents étaient des agents du FBI et elle a assisté, enfant, à des cérémonies religieuses incluant des manipulations de serpents), je la mets seulement sur pause le temps de traverser le terril du psychopathe – je veux garder mes sens en alerte. Je passe toute cette traversée à chercher des angles de fuite au cas où je serais confrontée à ce que j’imagine sous forme d’une silhouette massive, haute et carrée, hirsute, avec une hache ou un bidon d’essence à la main.

Je suis dans le mauvais film. Ma meilleure amie étudie les pandémies. Ce soir, en vidéo, elle nous expose diverses conclusions possibles. Je n’ai pas suivi les infos depuis plus de trois semaines maintenant et tout ce que j’apprends est de seconde main, parfois interprété par des cerveaux hyperactifs, de sorte que pour moi, désormais, le coronavirus est une création humaine échappée d’un labo P4 à Wuhan, où travaille le mari de l’ancienne ministre française de la santé. Je me demande si c’est une donnée largement répandue et considérée comme fiable et indiscutable ou si, à supposer que j’aie l’envie + la possibilité de me trouver en société, on me dirait conspirationniste. Ça m’est égal de toute façon.

Jarboe avec Helen Money, Hello Mr Blue

JC+42

Nous poursuivons notre jardinage, assistées par Dame Sam que l’on aperçoit ici en arrière-plan alors qu’elle va tasser le tas de déchets verts – qui sera bientôt plus haut que moi. J’ai un accès de mélancolie quand je vois ce nid d’oiseau abandonné, bardé de plastique. Je hais le plastique.

Nous travaillons beaucoup, aussi, chacune sur notre ordinateur, puis vient l’un de nos moments préférés : la promenade du soir. En sortant, je me sens privilégiée quand nous découvrons que la maison est la seule de la rue devant laquelle un coquelicot ait décidé de pousser. Quel honneur !

Ce gant est, je pense, le premier que nous ayons croisé au spot de lapins, où il rejoint l’équivalent de ce qu’un camion-poubelle plein aurait pu déverser sur la pente du terril – avant l’ère du tri sélectif puisque le verre et le papier s’y mêlent aux divers plastiques.

Là-haut, par chance, c’est très propre. Là-haut, ce n’est pas à cause des détritus qu’on ne voit plus tellement les lapins mais en raison de l’épanouissement des ombellifères et des orties blanches. Je suis en short, c’est vivifiant.

Vers l’ouest, la vue est particulièrement belle aujourd’hui.

L’annonce que nous n’avons pas écoutée soulève chez nous quelques réflexions douloureuses. Je crains le déconfinement autant que j’y aspire. J’ai hâte de revoir mes proches, de faire des virées sur Mon Bolide, de courir dans la nature, de me débarrasser enfin de ma maison lilloise (sept mois après la signature du compromis), etc., mais je ne veux pas être séparée de mon amour. J’ai pris l’habitude du luxe qu’est sa présence auprès de moi à chaque instant : comment y renoncer pour reprendre le fil discontinu de notre vie habituelle ? Je vais sans doute devoir la séquestrer.

JC+41

Adieu jardin mellifère : ma voisine a demandé incidemment à mon amour quand nous avions l’intention de tondre la « pelouse », se disant dérangée par les aigrettes de pissenlits. Pour la première fois en 45 ans de carrière sur cette planète, je passe donc la tondeuse. Je vois les pâquerettes et les pissenlits disparaître, broyés sous le bruyant engin, et ça n’a aucun sens ; je vois fuir les abeilles, guêpes, bourdons et papillons, espère que je ne massacre pas trop d’insectes, pas trop d’escargots, de limaces et d’araignées en même temps que je décapite ces belles fleurs.

Nous décidons de conserver un espace de liberté à l’usage de toutes ces espèces, au fond du jardin, autour du figuier qui a vécu sept ans dans ma cour commune à Lille et qui s’épanouit aujourd’hui en pleine terre. Malgré tout, mon amour et moi sommes déprimées ; nous décidons de semer des graines de fleurs des champs avant la pluie pour racheter cette barbarie, rêvons de nous réveiller un matin pour trouver une prairie piquetée de couleurs et des insectes encore plus heureux bourdonnant à sa surface.

Que regarde mon amour, au retour de la jardinerie ?

Un oiseau.

Et, près de chez nous, il y a un zeppelin.

Moins aérien : en route, nous croisons un gant XXL. Plus grand que mon pied (pointure 39,5). Où est Oasis ?

De retour à la maison, nous jardinons jusqu’à ce que le croissant de lune devienne flou. Vous êtes acharnées, ce soir, commente ma voisine. Il est vrai que mon amour mériterait autant que moi la devise que mes amies m’ont attribuée, il y a bien longtemps : Toujours tout dans la mesure.

Par ailleurs, je suis inquiète. Dame Sam montre des signes de sénilité alors qu’elle doit vivre pour toujours et la poulette de Danny a disparu depuis une dizaine de jours – je ne suis pas sûre de vouloir savoir ce qu’elle est devenue.

JC+40

Nous partons tôt de la maison, pour éviter les promeneurs du dimanche. Nous ne sommes pas venues au bord de la rivière depuis trois semaines et découvrons que la végétation est en train de tout manger, y compris l’escalier biscornu qui nous amène au bord de l’eau.

Nous surprenons un concerto de grenouilles – à moins qu’il ne s’agisse des fameux crapauds calamites qui peuplent en abondance les terrils – qui rivalise avec le conciliabule des oiseaux. Quand nous approchons de l’étang, tout le monde se tait, pas trace des batraciens, que l’on devine facétieux (je refuse de croire que nous puissions inspirer la méfiance).

Nous trouvons plusieurs cirques de poteaux dont le mystère n’est pas loin d’égaler celui des agroglyphes : was ist das ? Au fond, je n’ai pas envie de le savoir, je préfère laisser vagabonder mon imagination. Un marcheur nordique nous interpelle en pleine nature. Nous nous immobilisons comme des chats sur le qui-vive, pensant qu’il s’agit d’un policier (il est bleu marine) et j’aiguise mon regard le plus assassin. Un mètre de distance ! nous crie-t-il. (Nous nous tenons la main.) Non, je plaisante, ajoute-t-il. Je regrette de ne pas avoir fait semblant de rire quand l’idée me vient, qu’il pourrait nous dénoncer.

Le bonheur, qu’est-ce sinon marcher avec l’amour de sa vie sur un petit chemin au bord de la Souchez ?  Un moment, j’oublie que la fin du confinement approche, qui verra ce trésor regagner sa vie parisienne ; je savoure le fallacieux mais exquis sentiment d’éternité qui ramollit les zones les plus sombres de mon âme et les transforme en pur miel.

Au bord de la véloroute quasi déserte, cette maison à laquelle je trouve un petit côté western.

JC+39

Danny et moi faisons une démonstration pour mon amour : il court deux longueurs d’enclos, en agrémentant son trot de ruades facétieuses. Puis il est énervé alors il se tortille, court derrière sa queue, se mordille les mollets, avant de s’étendre un moment. Finalement, il se relève et reprend son activité principale : il mange sa pâture.

Mon amour comprend où je l’emmène dès que nous nous engageons dans la rue Pénible Debout – c’est une rue de Sallaumines qui nous amène à nous poser une question : qui écrit les panneaux de signalisation ?

En chemin, nous croisons ce vide qui ne demande qu’à être investi.

Nous poursuivons ainsi jusqu’au terril maudit, où mon amour cède à la curiosité : elle accepte que nous poursuivions notre exploration. En cherchant la masse blanche de la vue satellite, nous empruntons un chemin que nous ne connaissions pas, nous plions pour passer sous des branches, et soudain, je devine que nous sommes à quelques mètres du campement. Il est là, en contrebas, je reconnais la paroi rocheuse couverte de mousse au sud-ouest. Mon amour respire mal alors je descends la première. Puis je la regarde qui hésite là-haut, et elle me rejoint.

Nous examinons l’antre. Les outils ont disparu – marteau, massue, pince, etc. – de même que la gamelle du (supposé) chien. Il est parti, commente mon amour, je n’ai plus du tout peur. Jusqu’à ce que nous tombions littéralement sur un os et que la nausée la gagne. Ci-dessous, le campement vu de loin

et sa paroi rocheuse couverte de mousse, de fougères et de quelques détritus.

Quand nous quittons le site, nous sommes heureuses de trouver une prairie fleurie – il me semble qu’il s’agit de giroflée jaune, où sourit un coquelicot solitaire.

JC+38

De notre promenade au spot de lapins, mon amour et moi rapportons ce soir beaucoup de belles choses, parmi lesquelles

un narcisse Poeticus Recurvus au milieu des orties blanches,

le premier coquelicot du printemps,

de la roquette blanche à flanc de terril,

une vue de l’A211 déserte,

un duo de lapins + un solitaire presque caché,

des palettes bleues

et un gant adventice.

JC+37

Mon amour est de retour sans enfants alors ce journal de confinement risque de ne plus être aussi régulier.

La musique du jour

La musique d’Isnaj Dui est une musique parfaite pour écrire – instrumentale, oui, mais aussi mystérieuse, inventive et bruissante de multiples textures (à base d’électronique, de flûte et de dulcimers maison). Je ne saurais quel titre choisir alors je décide que ce sera celui-ci, parce que c’est le premier que j’aie entendu d’elle, il y a des années maintenant.

Le gant du jour

a un aspect intéressant. Il n’est pas du même plastique que les autres. Il semble plus robuste : il les enterrera tous, dans quelques millions d’années.

Le vide du jour

est un vide de Pennsylvanie lensoise

Des vieilles photos que j’ai prises

en 2018 et 2019, par des jours orageux, à Wattignies, Villeneuve-d’Ascq et Seclin. Elles apportent un peu de fraîcheur en ce jour sans nuages.

JC+36

Ce matin, les jambes du lycée passent très tôt, l’air est encore frais, Dame Sam et moi (qui n’avons, cette nuit encore, dormi que deux heures) chantons un vieux tube de Fleetwood Mac dans la cuisine en préparant un thé aux agrumes, Carol-Anne fait de nouvelles épines dont on peut apercevoir le vert tendre, à droite sur cette photo.

Parmi les bonnes surprises du jour, mon caviste a rouvert ses portes. Je m’en réjouis démesurément et m’aperçois qu’au fond, j’ai besoin de repères rassurants, moi aussi. Quelques mètres plus loin, en attendant mon tour devant le Petit Casino, je discute avec une vieille dame. Je porte un masque et je me tiens à cinq mètres d’elle. Drôle de vie, hein ? je lui dis. Elle me demande si je suis de Lens et je trouve à la fois amusant, étonnant et réjouissant de dire oui. Elle est d’Éleu-dit-Leauwette : C’est à côté, dit-elle, et  je souris parce que Lens et Éleu partagent le même code postal. Par ailleurs, j’ai fait quatre années d’école primaire à Éleu. Je lui apprends l’existence du marché de la Grande Résidence, elle s’en réjouit alors moi aussi. Et parmi les bonnes surprises de mon jardin (dans lequel je passe mon tout premier printemps), il y a pas mal de muguet, un petit chat errant que je ne présente plus, une dizaine d’autres, et un arum.

Les salades que mon amour et moi avons plantées se développent à une vitesse folle. Pour rester dans la thématique du jardinage,

Le gant du jour

aperçu à proximité du terril maudit.

Le vide du jour

est quasiment une image touristique : celle de la très belle gare de Lens, dessinée par l’architecte Urbain Cassan et inaugurée en 1927. On voit bien, quand son parvis est dégagé, qu’elle est en forme de locomotive à vapeur ; à l’intérieur, des fresques en mosaïque d’Auguste Labouret représentent les mines. Lens n’est pas seulement une ville minière mais aussi une ville d’Art déco. Elle a de petits airs balnéaires par endroits, et à d’autres, on se croirait au Far West, puis on s’engage dans une rue de maisons en meulière et soudain on est en Pennsylvanie, et hop, voici d’immenses maisons à colombages. Magique. (La preuve en photos très bientôt.)

La musique du jour

est pour ce phénomène complexe et lumineux que j’appelle ici mon amour (alors que son nom même est une musique). Pour elle qu’il me semble connaître depuis avant le big bang et qui pourtant me surprend chaque jour. Pour elle qui est entrée dans ma vie avec son irrésistible déhanché, son « à vos risques et périls » et sans qui le monde aurait l’air d’un hall d’aéroport en temps de confinement. Pour elle, Valerie June chante ici Wanna Be On Your Mind – je le précise parce qu’un jour, alors qu’elle lisait ce blog sur son téléphone, mon amour a trouvé une vidéo d’un artiste que je n’aime pas, en lieu et place de celle que j’avais postée (elle me l’a montré, c’est vraiment très étonnant – si Polty se met aux nouvelles technologies, ma vie va devenir très compliquée).

In the darkest hours
Of the brightest days
I wanna be beside you
Each step of the way

Wanna be on your mind
Stay there all the time
You can call my name

Pour une fois, je sors en fin d’après-midi.

Regarde l’âne, bébé, il court ! dit une mère à une poussette. J’en rajoute un peu, fais faire une deuxième longueur d’enclos à Danny. Eh ouais… Puis je lui lance une carotte de calibre idéal et un désinvolte Salut mon chou, à demain, et je reprends ma route en remettant mon casque sur mes oreilles.

If I could
Baby, I’d give you my world
Open up
Everything’s waiting for you

De vieilles photos que j’ai prises

en 2016 et 2017 dans la métropole lilloise et qui se trouvent illustrer plutôt bien le reste de ma promenade.

Je ne l’ai jamais mentionné pour ne briser aucun cœur mais le Mini Marquette que je présentais ici n’est plus. Ce soir, devant les maisons mitoyennes toujours en travaux, des balançoires, un trampoline (sur rue, donc) et une vingtaine de personnes, canette à la main, devisant joyeusement ou, pour les plus jeunes et les plus canines d’entre elles, se poursuivant en courant joyeusement. N’étaient les parpaings, tout cela me rappelerait le camping.

Un peu plus loin, dans l’une des rues dont je proposais l’autre jour, bien malgré moi, une vision rétro californienne, deux amis boivent une bière sur les marches d’un hangar. Deux hommes qui passent par là s’arrêtent, le temps de faire avec eux des checks compliqués, non pas avec les coudes, bro, mais avec les mains (sans gants). En apnée sur le trottoir d’en face, je reste cachée derrière mes lunettes de soleil.

Le détritus du jour

est la rubrique Le détritus du jour. Assez de détritus. Si certains trottoirs de Lens ne sont pas bientôt nettoyés, c’est la peste qui va faire son retour… Bientôt, je dédierai une page (et non un simple billet) à la flore plastique du terril maudit.