Nombreuses

… et en bonne compagnie, le retour. Pour nous préparer au confinement, Dame Sam et moi avons ressorti respectivement notre robe tabby marbrée et notre chemise à fleurs. Nous inventons des jeux. Par exemple, je demande

– Cite-moi un mot que tu trouves super moche.

Meeeh-krr, dit Dame Sam (je suis bien d’accord avec elle). Et toi ?

Blouse, je dis (l’autre je). Pas les sonorités, parce que blues, ça va.

– C’est pareil, dit (l’autre) Dame Sam.

– Non, je dis. C’est parce que tu ne le vois pas écrit. Et un de tes mots préférés ?

Meeeh-krr, dit (l’autre) Dame Sam. Parce qu’il te donne les nerfs, j’adore quand tu me jettes tes pantoufles. Et toi ?

Poussière. Je crois que je vais appeler mon nouveau manuscrit La poussière.

(On ne sait absolument plus qui parle, ni qui a fini les olives, ça fuse dans tous les sens.)

– L’autre titre convient mieux.

– Je sais, mais parfois j’ai envie de me faire plaisir. De toute façon personne ne lira ce texte puisque c’est la fin de l’espère humaine.

– Sérieux ? Tu pourras faire un stock de croquettes, demain ?

(Pour l’occasion, nous avons même reconstitué dans notre nouveau salon cette scène d’intimité photographiée en 2018 .)

Agenda ou pas

Je ne suis pas à Rennes cette semaine, pour cause de coronavirus. Je ne sais pas encore si ma rencontre avec Léa Rault le 19 mars au Triangle sera maintenue. Ni si aucune des dates ci-dessous résistera au stade 3 désormais annoncé comme imminent :

Le samedi 21 mars à 17h, à Aulnay-sous-Bois, rencontre à la librairie Folies d’encre dans le cadre du festival Hors-Limite.

Le samedi 4 avril, à Bordeaux, rencontre avec Quentin Zuttion (alias Mr Q), dans le cadre des Escales.

Le mardi 7 avril à 19h, à Rennes, rencontre avec Nathalie Kuperman et Fanny Taillandier pour une soirée intitulée Le chaos en trois rounds au Triangle, dans le cadre de ma résidence.

Le jeudi 9 avril à 19h, à Lille, aux archives départementales du Nord à 19h, table ronde sur le thème « La bibliothèque idéale des écrivains » aux côtés de Géraldine Barbe, Bastien Quignon, et Olivier de Solminihac, animée par Achmy Halley.

Le 15 avril à 19h, à Grenoble, rencontre à la librairie Le Square.

Le jeudi 23 avril à 19h, à Montpellier, rencontre à la librairie Fiers de Lettres.

Le jeudi 14 mai à 19h30, à Lille, lecture et extraits musicaux à la librairie L’Affranchie dans le cadre des soirées « Vous avez une heure et un verre de vin ».

Le vendredi 15 mai à 19h, à Marcq-en-Baroeul, lecture à la librairie La Forge, avec Amandine Dhée.

Le 28 mai à 19h, à Paris, rencontre à la librairie Le Divan, avec Amandine Dhée.

Mea culpa

Je tiens des discours misanthropes, c’est vrai, et certes je fuis 99,99% de mes congénères, mais ce matin j’ai bien dû reconnaître que je devais à mon espèce une part importante du bonheur qui me portait. Outre que mon cœur avait la forme d’un visage humain, outre que le timbre sublime dans mes oreilles était celui d’une voix humaine (celle de Maria Rossi, aka Cucina Povera, dont je parle souvent ici et dont je manquerai pas moins de deux concerts au moins d’avril – je serai à Rennes et à Bordeaux quand elle sera à Bruxelles et à La Haye, malédiction ! – mais dont je me procurerai PUB le troisième album Tyyni dès le matin de sa sortie, le 27 mars), je courais sur des collines édifiées par des humains et magnifiées par la brume et la pluie : un véritable travail d’équipe. Je me suis sentie réconciliée. Admirez un peu le travail :

Pour l’occasion, il fallait bien du 16:9.

Ci-dessus, un bac à schlamm.

Ok, je me tais, je vous laisse regarder.

Oups, pardon, ce n’est pas l’image que je voulais insérer ici. Mais quelle générosité, vous l’admettrez… Oui, à Loos-en-Gohelle, on prend son temps, son pinceau, et on offre du beau à qui sait voir. Mais reprenons : le 11/19 en 16:9.

L’Humanité

« Féminin singulière(s) 2/4. Qui fait l’homme ?

Elles sont romancières ou œuvrent à la croisée de la littérature et des sciences sociales. Toute la semaine, pour annoncer le numéro spécial que consacre l’Humanité à la journée du 8 mars, nous leur avons donné carte blanche pour écrire sur l’émancipation des femmes.

Qu’elles aient choisi le récit, la fiction ou l’analyse, elles expriment avec leurs regards singuliers l’urgence des combats à mener. »

Je remercie Sophie Joubert de m’avoir proposé d’être l’une de ces  quatre autrices. Mon texte est dans le numéro du jour.

Rueil-Malmaison

C’est demain, malgré les grèves, le coronavirus et ma coupe de cheveux quelque peu anarchique (voir photo ci-dessous et imaginer autre chose).  Vous ne serez sans doute pas nombreux mais je serai là quand même et je chanterai quelques-uns de mes vieux tubes. Venez masqués !

Le sel not dead

Il me faut aujourd’hui remercier trois femmes pour les super articles qu’elles ont consacrés au Sel de tes yeux.

Carole Chrétiennot, pour L’Express,

Elisabeth Philippe pour L’Obs

et Virginie Mailles Viard pour Le matricule des anges.

Des papiers peints

Il y a un mois encore, cette maison de corons était habitée. Aujourd’hui, j’y ai amené l’autrice et traductrice Canan Marasligil (que j’ai déjà plusieurs fois évoquée ici), Justine, qui représentait l’association Mine de Culture(s) et une équipe de ILTV, chaîne du bassin minier, à savoir Paul, Antoine et Roxane. Nous avons installé notre matériel de camping dans la red rum du premier, avec des pommes, des bananes (≠ baleines – joyeux lapsus de Justine) et des madeleines. Je vous montrerai dans quelques semaines (ou mois, qui sait) ce que nous sommes venus y faire. En attendant, un petit aperçu granuleux des lieux.

Ensuite, je les ai emmenés à l’observatoire des oiseaux, près du terril de Noyelles ; désormais je ne suis plus la seule à l’appeler l’observatoire des oiseaux, nous sommes six – demain, combien serons-nous ?

Jump !

Je me fais des amis à Rennes. Il y a quelques humains que j’ai plaisir à voir (5), des poules (3), des vaches (trop rares) et des écureuils (137). Les poules et moi vivons chez Grégoire (en mars je vivrai chez Micheline, sans cocottes – en appartement). Sans vouloir me vanter, je crois que je suis devenue l’idole de ces trois poulettes : dès que je mets un pied dans le jardin, elles se pressent autour de moi, le bec tendu pour réclamer un bisou (et du pain – comme moi, elles ont un petit faible pour la baguette tradition de la Binquenais). Il y en a une avec qui je ne m’entends pas trop parce qu’elle pique la nourriture de ses amies, et une que j’affectionne tout particulièrement ; on a monté un petit numéro ensemble, ça donne à peu près ça :

Elle ne pince pas comme le fait Carrie ; celle-ci, j’ai encore la trace de son bec sur mon mollet droit, deux semaines après qu’elle a refusé de danser avec moi – j’ai un témoin (qui, soit dit en passant, n’a pas levé son merveilleux petit doigt pour me secourir, et a même prétendu que j’avais bien cherché cette charge sauvage). Ici, mes amis et moi sautons et bondissons volontiers, surtout Ricky & Cie.

Mais le plus spectaculaire, ça reste les décollages de fusée, le dimanche matin à la Bintinais.

(Je ne vous propose pas une photo du décollage même parce que vous n’y verriez que de la fumée – je ne pense pas que le propergol soit bio.)

Blosne du soir

Comme je ne suis toujours pas prête à vous montrer mon Blosne (ni Bréguigny ni la Poterie), voici trois photos génériques prises ce soir en tournant sur moi-même et qui ressemblent à ce que je ressens. La bande son est signée Cucina Povera (Maria Rossi, artiste finlandaise établie en Écosse), l’un de mes derniers grands coups de foudre musicaux.