/ 3 : <3 (16)

Ainsi, nous avons deux chevales qui courent dans le même sens depuis longtemps sans se voir et sans savoir que ce n’est pas le bon sens ; et puis soudain, tournant la tête, elles se voient et comprennent. Elle filent désormais côte à côte et dans le même sens mais, cette fois, c’est le bon. (Être en résidence d’écriture à Saint-Jans-Cappel me donne le goût des narrations édifiantes.)

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(Photos prises à Saint-Jans-Cappel)

/3 : <3 (15)

Il y a un an, notre chevale allait droit dans le mur de l’amour quand elle décida de contacter une chevale de compétition qu’elle admirait depuis longtemps dans les magazines (genre Super Tiercé, Turf 50, Salut les PMU, etc.). Avec son nœud blanc dans la crinière, baignée de lumière californienne, son idole semblait inaccessible et pourtant, ce 23 février, elle a répondu au hennissement admiratif de notre chevale. Et hop, c’était parti. Pas d’un galop pompier, non, plutôt d’un trot charmant, bien suffisant pour sauter les obstacles en toutes grâce et légèreté. Merci pour le bonheur, dit notre chevale ; et sa chevale à sunglasses de lui répondre, tortillant ses charmants sabots vernis, Merci à toi aussi.

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(Photos prises à Saint-Jans-Cappel et – image centrale – à Los Angeles)

/3 : <3 (14)

Nos chevales ont beaucoup voyagé, dernièrement, de festival en résidence – sabot dans le sabot chaque fois qu’elles en avaient la possibilité. De vraies chevales de cirque. Nous les voyons ci-dessous au Teatro Rasi de Ravenne, Italie, puis à Eupen, Belgique, entre deux sites du festival Meakusma et enfin dans les locaux du label State 51, à Londres.

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/ 3 : <3 (13)

Vous êtes nombreux.ses à me demander des nouvelles de nos chevales. Elles sont touchées de votre sollicitude et vous font savoir qu’elles vont toujours très bien. Quoique l’une des deux ait une certaine tendance au minimalisme

et que l’autre soit une multi-collectionneuse notoire,

elles s’entendent apparemment à merveille et sont très heureuses.

(Photos prises à Montigny-en-Gohelle, à Saint-André-lez-Lille et à Liévin)

/ 3 : <3 (12)

Alors ce serait une chevale qui mènerait une quête ontologique dans son environnement proche et qui dirait « Look at me walking down a road in summer thinking about the transience of summer » ;

cependant qu’une autre chevale parcourrait le vaste monde dans une quête relativement similaire (dans les grandes lignes, disons) et penserait « Even while I’m right at the heart of it I just can’t get to the heart of it ».

Et par chance, elles se croiseraient au cours de leurs errances respectives à plus ou moins grande échelle. Il y a bien de quoi danser comme elles le font parce que 1. leur rencontre était assez peu probable ; 2. même si l’on n’a pas de réponse à offrir, il est réconfortant de partager les questions et, au-delà, 3. quand on sait qu’il n’y a pas de réponse, danser prend une autre dimension.

(Photos prises à Faches-Thumesnil, Hénin-Beaumont et Hersin-Coupigny ; les citations sont tirées de Summer d’Ali Smith, Penguin poche, page 290)

/ 3 : <3 (10)

C’est une chevale visiblement éprouvée par la vie

qui par le plus incroyable miracle rencontre une chevale dont il se trouve qu’elle la kiffait depuis une autre planète

et voilà qu’avec elle, elle file le parfait

d’où l’on peut déduire que l’impossible advient parfois et qu’il ne faut jamais lâcher la patate.

(Photos prises au Rey + à Hauteville)

/ 3 : <3 (9)

Vous êtes nombreuses (les garçons, vous n’êtes vraiment pas curieux) à me demander ce qu’il adviendra de notre chevale après les rebondissements de / 3 : <3 (1)/ 3 : <3 (2) / 3 : <3 (3)/ 3 : <3 (4)/ 3 : <3 (5), / 3 : <3 (6), / 3 : </3 (7) et / 3 : <3 (8). C’est assez simple : soit

trouve

avec

pour un temps ou forever

soit non

et dans ce cas, elle avisera, que voulez-vous que je vous dise ? Si j’en crois son horoscope amoureux 2022, elle pourra compter sur Vénus en janvier : a priori, V. devrait permettre à notre chevale de « rencontrer sa déesse intérieure », ce qui sans doute l’aiderait à shiner bright comme il faut dans les yeux des chevales. Selon d’autres sources divinatoires, le séjour prolongé de Vénus en Capricorne pourrait permettre à notre amie de « fonder une relation sur des objectifs communs vers lesquels tendre main dans la main » – en l’occurrence, sabot dans le sabot, ce qui est plus acrobatique et fatalement casse-gueule, ok, mais ça vaut le coup : c’est l’amour, merde, y a-t-il rien de plus important ?

(Photos prises à Hersin-Coupigny, Bully-les-Mines et Rouvroy.)