/ 3 : En attendant

Ce matin, au retour d’Hénin-Beaumont, j’ai attendu. Pas longtemps, disons dix minutes. Il était très tôt et les humains ne se bousculaient pas encore au soleil (j’en ai vu trois : autant que j’en avais vu au long de mes vingt kilomètres de vélo, juste avant). Il y a toujours des tas de choses à voir quand on s’arrête quelque part et qu’on attend, d’ailleurs j’ai pris des dizaines de photos. J’étais quand même contente que deux rouges-gorges me tiennent compagnie. Non, ce n’est pas que je m’ennuie quand j’attends, c’est que le mouvement me manque. J’imagine que je pourrais être en train de fendre l’air et de sentir chauffer mes muscles et ça me donne des spasmes d’impatience.

– Fait pas chaud, chaud, hein.
– Non mais y fait beau.
– Ouais, ça va faire mal aux yeux dans le coin, aujourd’hui. Va y avoir du fluo, je te le dis.
– Pis c’est dimanche.
– Arrête, ça me fatigue d’avance.
– Pareil. En plus j’ai pris un petit déjeuner trop copieux. On ferait pas une sieste ?
– Ok, à dans trois secondes.

Les oiseaux n’ont pas le luxe du sommeil paradoxal, ils ont trop de prédateurs. Ils ne rêvent jamais.

/ 3 : Des USA d’ici (1)

Le Mustang Burger de Méricourt (que l’on peut voir dans mon expo Ligne 18) n’est pas le seul diner qui rende hommage aux USA dans l’agglomération Lens-Liévin. Grenay, assurément, est une ville américaine. On le voit ici près des maisons penchées (je vous les présenterai bientôt),

et là près du cimetière / galerie d’art (à suivre aussi).

Quant à  la République d’Avion, elle n’a peut-être pas de diner mais combien rétro est sa baraque à frites (ainsi que l’on appelle les friteries dans les Hauts-de-France) .

/ 3 : La modernité (1)

Oui, (1), parce que la modernité se décline à l’infini dans le bassin minier. J’espère que jamais ces détails délicieusement rétro ne cèderont la place au design aseptisé des grandes villes, j’espère que nous ferons toujours bloc plouc contre l’uniformisation déprimante du paysage – qui est un reflet encore plus déprimant de ce qu’est en train de devenir le monde. Ce matin je me suis emportée en apprenant qu’une école d’archi oblige ses étudiants à s’inscrire sur un réseau social pour être informé de tout ce qui concerne ses études ; le jour où on sera obligé de passer par Amazon pour s’alimenter, j’espère que j’aurai atteint l’autosuffisance grâce à mon petit potager.

(Libercourt, Bully-les-Mines, Grenay.)