Apophénie

Cet après-midi, je décide de marcher. Ma Metrocard est vide et ça m’arrange bien, j’ai envie de parcourir les rues d’ici tant que je peux encore le faire. La première photo que je prends, en chemin, m’apparaît comme un symbole parfait de ce que je ressens : la joie de retrouver ma maisonnette et ceux qui s’y sentent comme chez eux, et d’autre part la tristesse de quitter ma maison d’ici et la seule personne que j’y aie invitée en un mois.

Je passe près de la Brooklyn Academy of Music, où, il y a huit jours, mon séjour ici a en quelque sorte basculé, où du moins quelque chose semble s’être scellé. Sur le trottoir d’en face, je remarque cette femme au regard rapiécé, composite, une femme puzzle, puzzled, détail d’une longue fresque.

Je fais un détour pour longer Fulton jusqu’à Nostrand Avenue et ainsi explorer toute la portion de la rue que je ne connais pas. Et je découvre, ironiquement, ce que j’aurais dû découvrir à mon arrivée plutôt que l’avant-veille de mon départ. Je souris, je prends la photo et je dis merci.