Regnéville, acte 2, jour 6

Hier, après un matin chagrin et une après-midi variable, j’ai ri à gorge déployée, d’abord en vidéo avec mon amoureuse depuis les loges de la salle où elle allait jouer (le trac lui est inconnu, ce joyau ne voit partout que joie), puis en apéro-dînant avec Marianne. J’ai eu deux fous rires en deux jours, alors que je n’en avais pas eu depuis des mois. Peu de choses me paraissent aussi grisantes que ça : rire. L’amour, le mouvement, la musique, la nature et le rire. Cet après-midi, je vais devoir recouvrer tout mon sérieux pour animer un atelier d’écriture en la bonne ville d’Agneaux, limitrophe de Saint-Lô, avec sa falaise soulignée d’une voie ferrée, la Vire en écharpe. En attendant, visez la meuf qui ne craint pas les sangliers. Je me suis offert une course à pied dans la campagne, dès l’aube – sans musique pour ne manquer aucun éventuel grognement.

J’ai bien failli me mettre en danger encore – ce fameux syndrome de la touriste abrutie – mais cette fois la signalétique m’a sauvé la vie : je ne me suis pas noyée dans ce bassin très attrayant.

Regnéville vu depuis le chemin qui mène aux Fours à Chaux du Rey, avec la silhouette effritée du château.

Ensuite, j’ai quand même écouté une chanson, Man Who Scares Me de Jessica Sligter, ça faisait des mois que je ne l’avais pas entendue et j’ai couru-bondi-dansé avec le soleil en face, tout grand maintenant, éblouissant. C’était un chouette final.